Publié le 17 Sep 2020 - 23:22
CONCLAVE SUR LA COVID-19 À LA SOMONE

La riposte passée au scanner

 

A la Somone, ce mercredi, les démembrements du ministère de la Santé et l'Action sociale ont fait le point sur la riposte contre la Covid-19, au Sénégal, depuis le 2 mars.

 

Le Sénégal dispose de 35 sites de traitement du coronavirus dont 26 hospitaliers et 8 extrahospitaliers. Avec 381 lits simples, la région de Dakar est à un taux d’occupation moyen de 31,5 %, selon le Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Faisant le point de la riposte, lors d'un atelier tenu hier à la Somone, la directrice générale de la Santé publique et membre du Comité national de gestion des épidémies (CNGE) a ainsi étalé les méthodes de travail.

S'agissant de la gestion des données, par exemple, le logiciel Tracker-Covid est utilisé pour la traçabilité des cas contacts. Le Dr Ngom Ndiaye décèle tout de même des difficultés dans la régulation, en raison du déni et de la stigmatisation, du refus d’accepter les tests.
 
Pour elle, le défi, après plus de six mois de présence du virus, est d'assurer la continuité des services de santé, renforcer la communication sur les risques et l’engagement communautaire, mesurer la séroprévalence et évaluer le risque Covid au Sénégal.
 
329 vaccins ont été trouvés, mais...
 
Prenant la parole, le docteur Amadou Alpha Sall, Administrateur de l’Institut Pasteur, a magnifié les concertations avec le président Macky Sall et le ministère de la Santé, mais aussi la mobilisation des communautés. Même s'il y a beaucoup plus de cas qu’en début de pandémie, il constate moins de morts. "Les gens se sont mieux préparés pour diminuer les effets", explique-t-il.
 
Au sujet des vaccins, le Dr Sall informe que 329 en ont été trouvés. Mais il y a un autre pas à franchir pour savoir lequel va réussir à soigner le coronavirus. D’autant que, souligne le Dr Khardiata Diallo Mbaye, 80 % des signes peuvent ne pas alerter la personne contaminée. Et la moyenne des taux sévères est de 15 %. La représentante du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann ajoute que 5 % des formes graves de la maladie apparaissent, au bout de 6 à 9 jours. D'où la nécessaire mise en place de mesures de prévention et de contrôle de l’infection. Elle réitère enfin l'appel aux mesures standards d’hygiène.
 
Le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a, lui, mis en garde. "Si on ne fait pas gaffe, tous nos spécialistes de la santé se retrouveront à l’étranger", alerte le Dr Yéri Camara, mettant en évidence une couverture incomplète par la Couverture maladie universelle (CMU), une faible participation des ressources privées dans les budgets, un retard dans la mise en œuvre des stratégies de communication, le retard ou l’absence d’interdictions de certaines cérémonies.
 
Le SG du Sames lance, ainsi, un appel aux autorités pour faciliter le suivi et la maintenance des équipements, voire disposer d'une école de maintenance au Sénégal. "On ne peut en acheter chaque année à coups de milliards qui se gâtent du jour au lendemain, faute d'entretien et de réparation", déplore le Dr Camara. 
 
Les recommandations de la Direction générale de l’action sociale
 
Après avoir dressé le bilan de la riposte, la directrice générale de l’Action sociale, Dr Arame Top Sène, a préconisé la mise à jour du Registre national unique des ménages vulnérables. Mais également le renforcement du budget de l’Action sociale, la coordination et l’impulsion des plans régionaux d’engagement communautaire, le développement du financement de la recherche dans le secteur de l’Action sociale.
 
Auparavant, la directrice a expliqué que, sur le plan méthodologique, une stratégie multisectorielle a été mise en place, avec les ministères de la Femme, de la Justice, entre autres, pour prendre en charge toutes les préoccupations des couches vulnérables. Il y a eu aussi une communication préventive dont le but est de pousser au changement des comportements.
 
Concernant le domaine social, le Dr Sène convoque un accompagnement psychosocial des cas contacts, à travers la Cellule de soutien psychologique du ministère de la Santé et ses démembrements dans les régions. Ce suivi concerne 25 388 cas contacts, personnes et groupes vulnérables répartis dans 95 sites-réceptifs dédiés.
 
Dans cette même veine, des kits alimentaires ont été distribués à 15 245 personnes en situation de handicap, détentrices de la Carte d’égalité des chances. De plus, 14 243 lépreux résidant dans les villages de reclassement social ont bénéficié de l’aide alimentaire d’urgence.
 
Viviane DIATTA 

 

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