Bokk Gis-Gis veut refonder l'Assemblée nationale
À quatre jours des scrutins législatifs, la coalition Bokk Gis-Gis a décliné son «contrat de législature» dans lequel elle propose une refondation de la fonction parlementaire au Sénégal.
Un renouveau législatif. Un nouveau type de député dans une Assemblée nationale forte et respectée. C'est ce que propose le Contrat de législature 2012-2017 de la coalition Bokk Gis-Gis rendu public hier à Dakar. Un contrat qui, à travers une démarche qui se veut transparente, donne les orientations et engagements qui lieront leurs députés au peuple sénégalais, d'après ces dissidents du Parti démocratique sénégalais.
Sanctionnés par le peuple à l'issue de la présidentielle du 25 mars à travers leur candidat Abdoulaye Wade, Pape Diop et compagnie décident de changer d'orientation pour les prochaines législatives tout en refusant toute «majorité mécanique» à l'actuel régime qui, selon eux, est une source de dérives qu'il faut bannir à jamais.
Après 18 jours de campagne à travers le pays, BGG a choisi «la rupture». Partant du constat selon lequel le ventre mou de la démocratie en Afrique en général, sénégalaise en particulier, est la faiblesse de nos Parlements face à l'Exécutif, Mamadou Seck qui a dirigé la séance de présentation dudit contrat, estime urgent de redéfinir le rôle de l'Assemblée nationale et celui des députés, mais également de revaloriser la fonction de député et des missions de l'Assemblée. Ces mesures souhaitées passent néanmoins par une refondation des relations entre élus du peuple et citoyens sénégalais.
Tirant ainsi toutes les leçons de leur expérience parlementaire sous l'ère Wade, les ex-PDS promettent une Assemblée qui va incarner la fonction de représentation, sachant mieux légiférer, notamment en affirmant le pouvoir financier du Parlement, mieux contrôler et évaluer les politiques publiques, sans oublier de «bien communiquer avec le peuple». Mais ces ambitions, avertissent-ils, seront impossibles à mettre en œuvre avec une majorité mécanique à la mouvance présidentielle. Un régime «qui n'a pas de programme concret dans ce sens» car le chef de l'Etat «a été élu sur la base d'un programme que la plupart des Sénégalais ignorent», a souligné Mamadou Seck.
ASSANE MBAYE