Le FDR dénonce une atteinte à la liberté d’expression

Le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) a vigoureusement réagi à la convocation du chroniqueur de la TFM, Badara Gadiaga, par la Division de la cybercriminalité. Dans une déclaration rendue publique hier, le mouvement dénonce une tentative du pouvoir en place de détourner l’attention des citoyens des véritables urgences du pays.
La convocation fait suite à une émission diffusée le 4 juillet sur la chaîne TFM dans Jakarlo, au cours de laquelle Badara Gadiaga aurait souligné la gravité des propos tenus par le député Amadou Bâ, qui évoquait une affaire judiciaire liée à la « corruption de la jeunesse ». Reprenant en français simple le contenu du verdict, le député a déclaré que, dans l’affaire Sweet Beauté, on est passé d’une accusation de viol avec usage de pistolets pour intimider la victime à un verdict de corruption de la jeunesse. Un verdict qu’il a interprété comme une relation entre deux protagonistes dans « un endroit peu recommandable ».
Le FDR s’interroge alors sur les véritables responsabilités : « Si tels sont bien les faits, à qui devrait-on s’en prendre ? À Badara Gadiaga qui souligne la gravité de ce qui est dit ? Ou plutôt au député ayant, à l’antenne, avancé de tels propos ? » L’organisation estime que cette convocation s’inscrit dans une stratégie plus large de répression : « Ce n’est certainement pas en jouant au matamore, en convoquant à tour de bras opposants politiques, journalistes et autres chroniqueurs, que le gouvernement réussira à masquer son incurie. »
Selon le FDR, les préoccupations majeures du peuple sénégalais sont ailleurs : « Ces problèmes ont pour noms pouvoir d’achat, emplois, sécurité, santé, intrants agricoles, libertés et démocratie. » Et d’ajouter : « Le régime en place se trompe en pensant détourner l’attention des citoyens sénégalais des graves problèmes de l’heure par quelques faux-fuyants. »
Dans ce contexte, le FDR exprime son soutien plein et entier à Badara Gadiaga, mais aussi à la Télévision Futurs Médias, « elle aussi attaquée avec autant de désinvolture que de partialité », ainsi qu’au journaliste Madiambal Diagne et à « toutes les autres victimes de ce régime manifestement réfractaire à l’exercice de la liberté d’expression et du droit de critique des acteurs publics. »
Enfin, la déclaration se conclut par un appel à l’unité et à la mobilisation citoyenne : « Le FDR appelle tous les démocrates, tous les citoyens sénégalais, dans le respect de la diversité de leurs organisations et la variété de leurs orientations, à converger autour d’actions à définir d’accord parties, dans le cadre des lois et règlements de la République, pour défendre la démocratie et les acquis sociaux qui fondent la singularité du Sénégal. »
Et d’avertir, dans une formule lourde de sens : « Il commence à se faire tard ! »
MAGUETTE NDAO