Anges gardiens et cas sociaux
Le Syndicat des convoyeurs de fonds et agents de sécurité (Synacofas) est décidé à garder l’œil toujours ouvert sur les conditions de travail de ses membres.
En conférence de presse jeudi, le Synacofas entend dorénavant ''refuser et dénoncer tous les dysfonctionnements'' dans leur secteur. Selon son secrétaire général Jean-Léopold Guèye, ''il est venu le moment pour nous autres de passer à la vitesse supérieure, et que le gouvernement s’engage pleinement, de manière diligente et résolue, à l’assainissement du secteur''. Il a jugé inadmissible que ces travailleurs, anciens militaires de surcroît, puissent souffrir de manquements comme des ''licenciements abusifs''.
M. Guèye a tiré à boulets rouges sur les sociétés de gardiennage dont la Sagam à laquelle il est reproché de s’être lancée, depuis quelques années, ''dans une politique d’exploitation sans vergogne des travailleurs et anciens militaires''. Pour beaucoup, il leur serait proposé des contrats de 6 mois d’essai, et 2 contrats à durée déterminée, avant de se voir virer à la fin du contrat et remplacer par d’autres recrues. ''L’objectif est, de façon insidieuse, de se retrouver avec une grande masse de travailleurs contractuels malléables et corvéables comme dans la plupart des autres sociétés de gardiennage et de sécurité privée'', a avancé M Guèye, estimant que ce procédé est interdit par le code du travail.
En outre, le Synacofas se plaint de retard et discrimination dans le paiement des salaires. ''La grande majorité des travailleurs reçoivent leurs salaires en retard comme c’est le cas actuellement au niveau des agents de sécurité de la SAR alors que les autres travailleurs perçoivent leur salaire dès le 22 de chaque mois. C’est aussi le cas à MEGA FORCE dont les retards de virements entraînent des pénalités [bancaires contre les travailleurs]. Il n’est pas juste que des agents de sécurité et gardiens puissent gagner entre 35 000 et 80 000 francs'', s'est insurgé Jean-Léopold Guèye. À l'en croire, certains retards de salaire sont ''prémédités'' dans le but de contraindre les travailleurs à ne pas se focaliser sur d'autres revendications telles que les prises en charge médicales et sociales.
Pour corriger le tir, un projet de convention collective a été déposé sur la table du ministre du Travail et n'attendrait que la réunion de la commission paritaire pour l'élaboration d’une convention définitive. Celle-ci devrait définir un statut pour les agents de sécurité et gardiens, sur fonds de nouvelles conditions de travail.
ANTOINE DE PADOU
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