Deux policiers à la retraite traînés à la barre
Deux brigadiers de la police en retraite ont été traînés hier (26 novembre 2012), à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires.
1,5 million de francs Cfa. C’est le montant que réclame A. Cissé pour panser ‘’les blessures’’ que lui auraient infligées deux policiers à la retraite. Il s’agit de M. Ndiaye et S. Guèye, par ailleurs chef de quartier à Keur Mbaye Fall. Un terrain, objet de litige entre la coopérative des populations de Keur Mbaye Fall et celle de l’Université de Dakar, est à l’origine du différend entre A. Cissé et les deux ex-brigadiers.
En fait, le 6 octobre dernier, la partie civile s’était rendue sur le site en compagnie de M. Mb. Diop où ce dernier avait égorgé un mouton pour faire un sacrifice. ‘’Subitement, raconte le plaignant, S. Guèye est venu demander après moi. Lorsque je me suis présenté, lui et son épouse se sont mis à m’injurier avant de me bastonner’’. A en croire A. Cissé, d’autres personnes dont M. Ndiaye se sont joints à la séance de bastonnade. La partie civile d’ajouter avoir pris ses jambes à son cou lorsqu’il a entendu S. Guèye le menacer d’aller récupérer son pistolet.
«C’est faux, je ne l’ai jamais menacé car je ne dispose plus d’arme depuis 1992», rétorque le policier à la retraite. Aussi, lui et son co-prévenu nient-ils avoir levé la main sur le plaignant. ‘’D’ailleurs je ne peux même pas soulever mon bras’’, se défend M. Ndiaye. Des dénégations corroborées par quatre témoins dont l’épouse de S. Guèye qui déclarent tous qu’il n’y a pas eu de bagarre. Mme Guèye soutient que la partie civile s’est blessée en tombant de sa moto après avoir démarré en trombe. Et d’ajouter que A. Cissé a même heurté leur enfant.
Prenant le contrepied de l’épouse du prévenu, M. Mb. Diop et le maçon M. Guèye ont confirmé l’existence de la bagarre et la menace de S. Guèye d’apporter son pistolet. C’est pourquoi, le conseil de la partie civile demande au tribunal d’arrêter les prévenus qui veulent s’ériger en justiciers. La défense a pour sa part soulevé un problème d’imputabilité des faits. Elle doute même de l’existence des coups. En effet, Mes Diène Ndiaye et Ndéné Ndiaye se demandent pourquoi le plaignant qui s’est dit grièvement blessé par une foule de personnes à Keur Mbaye Fall, a traîné ses blessures jusqu’à Colobane pour se faire soigner et se faire délivrer un certificat médical. Convaincu qu’il s’agit d’un document complaisant, Me Bamba Cissé plaide alors la relaxe pure et simple. S. Guèye et M. Ndiaye sont rentrés chez eux, en attendant le délibéré fixé au 3 décembre.
FATOU SY
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