Publié le 4 Jul 2020 - 09:44
COVID-19 ET MILIEU CARCÉRAL

Guy Marius Sagna étale la misère des détenus

 

L’ex-pensionnaire du Camp pénal et membre du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire (Frapp), Guy Marius Sagna, a fait face à la presse, hier, pour dénoncer les conditions de vie des prisonniers, en cette période de pandémie. Les détenus, qui étaient en grève de la faim mercredi dernier, réclament l’autorisation des visites et des repas externes, interdits depuis le début de la pandémie. 
 
    
Guy Marius Sagna ne fait pas dans la langue de bois, pour parler des misères dans le milieu carcéral. Les conditions de vie des détenus sont devenues plus difficiles dans ce contexte de coronavirus, avec l’interdiction des visites et des repas externes, depuis l’apparition des premiers cas. Ce qui fait que les prisonniers n’ont droit qu’aux repas servis dans ces lieux de privation. C’est pourquoi le membre du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire (Frapp), Guy Marius Sagna, regrette que la population carcérale ne soit pas prise en compte dans l’enveloppe des 1 000 milliards de l’Etat du Sénégal visant à soutenir les populations en cette période de crise.
 
‘’Les prisonniers les plus chanceux reçoivent chaque mois un petit bout de savon pour leur toilette et leur linge. En ce temps de crise où la propreté est exigée, ceci est inacceptable. Pour les repas journaliers, ils reçoivent une petite portion de riz accompagnée, le plus souvent, de viande ou de poisson pourri. Et si, en cette période, les repas familiaux sont interdits, vous imaginez un peu la situation’’, s’indigne l’ancien pensionnaire du Camp pénal.
 
Pour l’activiste, ces repas familiaux constituaient un réconfort, car, dit-il, cela rappelait aux détenus la chaleur familiale et leur permettait de supporter les rigueurs carcérales. ‘’Il faut aussi savoir que la plupart des détenus sont issus de familles modestes et avec la pandémie, toutes les activités sont à l’arrêt. Donc, il sera difficile de leur transférer de l’argent pour satisfaire leurs besoins’’, précise-t-il.
 
Ainsi, face à cette situation, les détenus du Camp pénal ont, d’après Guy Marius Sagna, entamé depuis ce mercredi une grève de la faim afin de réclamer de meilleures conditions de détention. Et la médiation entreprise par le directeur de la prison n’a pas permis de les faire revenir à de meilleurs sentiments. A en croire M. Sagna, ils ont d’abord refusé de prendre leur petit-déjeuner à 9 h, avant de reconduire le même scénario à l’heure du déjeuner, à 14 h. ‘’Les détenus ont exigé la présence du ministre de la Justice, leur seul interlocuteur. Frustré, le directeur a demandé à ses gardes de les réprimer sévèrement.
 
Certains blessés se sont retrouvés à l’infirmerie. Il a, en outre, coupé l’électricité afin de les faire davantage souffrir, avec cette canicule’’, dénonce Guy Marius Sagna. Qui renseigne d’ailleurs que l’Administration pénitentiaire a transféré hier des gardes pénitentiaires de Rebeuss vers le Camp pénal, pour y renforcer la surveillance.  Il renseigne que les prisonniers souhaitent renouer le contact avec leurs familles et recevoir des repas dans le respect des mesures barrières.  
 
‘’Nous mettons en garde le président de la République, le   ministère de la Justice et l’Administration pénitentiaire. Cette situation risque de créer des émeutes en prison et ils seront tenus pour responsables, en cas de mort d’homme’’, averti-t-il.
 
A entendre l’activiste, la vie dans les 37 prisons du Sénégal a toujours été déplorable. Il en veut pour preuve des statistiques de 2018 sur le nombre de détenus. A l’époque, rappelle-t-il,’’ la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss comptait 469 places pour 2 279 prisonniers, soit une place pour 4 personnes. La prison de Thiès 337 places pour 1 126 prisonniers, alors que Kaolack avait 270 places pour 600 prisonniers’’. 
 
Aujourd’hui, renseigne M. Sagna, la plupart de ces détenus ne demandent qu’à être jugés afin de sortir de cette situation. ‘’Le 27 janvier 2020, on dénombrait 4 665 détenus en attente de jugement. Au Sénégal, nous avons 546 juges pour 16 millions de personnes, soit 29 000 habitants pour un juge, alors que la norme c’est un juge pour 10 000 habitants’’, dénonce M. Sagna. 
 
HABIBATOU TRAORE  

 

 

Section: 
CHAVIREMENTS RÉCURRENTS DE PIROGUES DE MIGRANTS : Boubacar Sèye accuse la Tunisie et l’Europe
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L'ACTION SOCIALE : Un audit du personnel révèle des irrégularités
PORTRAIT DE MONSEIGNEUR ANDRÉ GUÈYE, NOUVEL ARCHEVÊQUE DE DAKAR : Un clerc au service du dialogue interreligieux  
LUTTE CONTRE LA MORTALITÉ MATERNELLE ET NÉONATALE : RÉDUCTION DES DÉCÈS ÉVITABLES : Investir dans la santé des jeunes, selon la présidente de l’ANSFES
PORTRAIT DE BABACAR FAYE, DG DU SIRN : Un expert des études topographiques et géodésiques
KAOLACK -  JOURNÉE NATIONALE DE L’ÉLEVAGE : Les promesses de Diomaye Faye aux éleveurs
CODE PASTORAL, POTENTIEL GÉNÉTIQUE DU CHEPTEL, VOL DE BÉTAIL… : Ce que les éleveurs attendent de Bassirou Diomaye Faye
Vigile trafiquant
Maire de Rufisque
Complexe Mouride
SAES
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ FINANCIÈRE ET LA CORRUPTION EN AFRIQUE La Bad et Interpol conjuguent leurs forces
DÉBATS D’IDÉES ET RENCONTRES - “SYMBIL ET LE DÉCRET ROYAL” : Fatimé Raymonde Habré lève le voile sur la traite arabe
ACCUSÉS DE LIENS AVEC UN GROUPE TERRORISTE : Deux commerçants sénégalais acquittés
6e FORUM HARMATTAN SUR LA MIGRATION : Placer l’humain au centre du flux migratoire
Le Forum COGESYN au Sénégal : Pour une transformation digitale
CRISE DANS L'ÉDUCATION : Le Saemss et le Cusems dénoncent l'immobilisme du gouvernement
REDDITION DES COMPTES : Cheikh Oumar Diagne réclame la tête de Macky Sall
THIES : ŒUVRES SOCIALES : Les calebasses de solidarité couvrent 126 communes
MAÏMOUNA LY SY, PROMOTRICE DU SALON DU RAMADAN : ‘’Faire de cet événement un rendez-vous incontournable pour tous les musulmans’’