Crise Malienne
Dans le différend qui oppose la CEDEAO et le gouvernement de transition en place au Mali, l’Association des juristes africains (AJA) veut couper la poire en deux. Dans un communiqué publié par son Bureau international, les juristes proposent une médiation ‘’pour demander aux autorités maliennes de revoir la durée de la transition pour un maximum de 18 mois à deux ou trois ans, le temps de réformer et remettre les institutions, et enfin de proposer un calendrier électoral acceptable de part et d’autre, demander à la CEDEAO de lever provisoirement les sanctions dans les 15 prochains jours, pour le respect des droits fondamentaux économiques et sociaux du peuple malien ‘otage’’’.
L’AJA regrette d’abord les lourdes sanctions prises par la CEDEAO qui mettent en péril les droits fondamentaux économiques et sociaux du peuple malien. Toutefois, elle tient à rappeler ‘’d’une part, le respect de la Constitution, des lois électorales ainsi que des principes fondamentaux de l’Etat de droit, notamment le respect de la souveraineté et l’autodétermination des peuples ; d’autre part, la nécessité de l’organisation d'élections libres et transparentes sous le contrôle de la communauté internationale, notamment de la CEDEAO et de l'Union africaine’’.
C’est fidèle à sa mission de promotion de l’Etat de droit en Afrique, que l’Association des juristes africains demande aux autorités maliennes, qui sont ouvertes au dialogue, de poursuivre les réformes institutionnelles en cours, de privilégier, comme annoncé, la discussion afin d’éviter la confrontation et les désastres économiques et sociaux dans un monde marqué par la crise. En même temps, elle demande aux pays de la CEDEAO d’étudier ses nouvelles propositions ‘’pour non seulement respecter et faire respecter les droits économiques et sociaux des populations souvent confrontées à une crise persistante qui menace aujourd’hui la stabilité et l'Etat-Nation un peu partout en Afrique et dans le reste du monde’’.