Un projet veut sauvegarder la musique traditionnelle au Sénégal
Le projet "Inventaire des musiques traditionnelles au Sénégal" a été exposé hier à des acteurs culturels de la vallée du fleuve Sénégal, laquelle est choisie conjointement avec la zone sud pour le déroulement dudit projet. ''Ce projet est avant tout une entreprise de sauvegarde, de réappropriation et de revalorisation d’une dimension de notre patrimoine'', lit-on dans un document remis à la presse à Saint-Louis.
Selon Abdoul Aziz Guissé, du ministère de la Culture, cette option arrive à son heure. ''Pendant très longtemps, a-t-il souligné, nous nous sommes souciés de notre patrimoine naturel au détriment de notre patrimoine culturel.'' Pourtant ce domaine ouvre des perspectives plus larges car il permet de valoriser le patrimoine culturel local, qui est riche de sa diversité là où le patrimoine naturel a peu de chance d’émerger face à l’histoire de certains peuples européens. Ce qui fait que l’Afrique est très peu présente sur la liste du patrimoine des sites classés dominés par l’Europe avec 40% des sites concernés, a signalé M. Guiisé plaidant pour une autre orientation de cette politique vers le patrimoine immatériel. Dans cette optique, le Sénégal, qui a signé la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, peut beaucoup espérer avec un travail d’inventaire, de valorisation et de diffusion de sa musique et de tout son corpus associé.
Ce projet, qui va s’intéresser aux instruments de musiques traditionnelles dans la zone cible (vallée du fleuve et Sud), sera financé par l’Unesco qui a fait de la participation des acteurs culturels un passage obligé pour son implication. M. Guissé a trouvé représentatif le profil des participants ciblés par le Centre culturel régional de Saint-Louis et espère une contribution à la hauteur du potentiel de la vallée. Des acteurs culturels de Dagana, Podor et Saint-Louis ont pris part à cet atelier qui sera suivi d’un autre national avant le démarrage dudit projet prévu en janvier 2014.
(APS)