Déclaration de Yamoussoukro

Le 22e anniversaire de la Journée de la décision de Yamoussoukro a été célébré hier. La rencontre organisée par vidéoconférence magnifie la Déclaration de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), un traité qui permet un ‘’ciel ouvert’’ concernant la libéralisation de l’accès au marché du transport aérien en Afrique.
Cette décision, approuvée par 44 membres de l'Union africaine en 1999, est devenue contraignante en 2002. Intervenant au nom du ministre du Tourisme et des Transports aériens Alioune Sarr, le directeur général de l’Anacim a soutenu que ‘’la Décision de Yamoussoukro est l’initiative la plus importante pour la réforme de la politique du transport aérien adoptée par les États africains, qui reconnaissent ainsi que le régime réglementaire intra-africain restrictif, basé essentiellement sur les accords bilatéraux sur les services aériens (Basa), faisait obstacle au développement du transport aérien.
’La déclaration de Yamoussoukro a permis la mise en place du Marché unique du transport aérien en Afrique (Mutaa). Associé à la Zone continentale africaine de libre-échange en Afrique (Zleca) et à l’initiative de facilitation des visas, Sidy Guèye estime que les trois projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine accéléreront la croissance de l’aviation sur le continent, avec le potentiel de fournir une croissance économique plus robuste. Officiellement lancé le 28 janvier 2028 en Ethiopie, le projet du ciel unique africain s’achemine vers son opérationnalisation.
Le transport aérien en Afrique contribue à la création de 6,2 millions d’emplois et à l’activité économique africaine à hauteur de 55,8 milliards de dollars. Des études ont montré que si certains marchés clés en Afrique disposaient de services aériens libéralisés entre eux, 1,3 milliard de dollars supplémentaires s’ajouteraient au PIB de ces pays, créant ainsi 155 000 emplois supplémentaires, d’où l’importance de la mise en œuvre du marché unique pour le transport aérien en Afrique (MUTAA).
Avec l’opérationnalisation de l’aéroport international Blaise Diagne et le Plan de construction et de réfection des aéroports régionaux, le Sénégal ambitionne de faire de son espace aérien un hub majeur de la sous-région. L’impact du transport aérien sur l’économie nationale est considérable. Outre le fait qu’il améliore la connectivité qui est source d’échanges et que 80 % des arrivées se réalisent par voies aériennes, il constitue le vecteur essentiel pour le développement de l’industrie du tourisme qui contribue à hauteur de 7 % du PIB du Sénégal.
En adhérant aux principes du MUTAA, le pays se donne davantage les moyens d'atteindre des objectifs fixés par le PSE (Plan Sénégal émergent). Aussi, estime Sidy Guèye, ‘’ le Sénégal reste convaincu que le cadre offert par le marché unique constitue une opportunité pour une meilleure coopération entre les compagnies aériennes, l’accroissement du trafic intra-africain, la baisse des tarifs et l’amélioration de la qualité de service, surtout dans un contexte de déficit d’infrastructures routières et ferroviaires. Ce projet ouvrira la voie à une réduction de fragmentation de l’industrie, à l’émergence de compagnies aériennes viables et plus résilientes’’.