L'éducation aux risques comme palliatif
Le 9 février dernier, deux personnes, dont une femme, sautent sur une mine à hauteur du village de Diokadou dans l’arrondissement de Sindian.
Les victimes étaient à bord d’une charrette. Puis le 8 mars, en pleine brousse, Omar Mbaye, habitant de Djirack, un village situé à la frontière entre le Sénégal et la Guinée, ignore qu’il a rendez-vous avec la mort. Lui aussi saute sur une mine. Du fait de l’enclavement du village, il n’a pu être admis à l’hôpital régional de Ziguinchor que vers minuit, alors que l’incident s’est produit vers 13 heures, la veille. Il succombe à ses blessures le lendemain.
Affligée par cette énième victime des engins de la mort, l’Association sénégalaises des victimes de mines (Asvm), prétextant la tenue, le 1er mars 2013, de la commémoration des 14 ans de l’entrée en vigueur de la Convention d’Ottawa portant interdiction des mines, est sortie de sa réserve pour «exprimer ses regrets» et dénoncer «le mutisme» des autorités, «les lenteurs» constatées très souvent dans l’évacuation des victimes de mines.
Elle a appelé l’État, à travers le Centre national d’action anti-mines au Sénégal (Cnams), à œuvrer pour un renforcement de la composante Éducation aux risques des mines, a indiqué Souleymane Diallo Gassama, membre de l'Asvm. Selon lui, «aucune séance d’éducation aux risques des mines n’a pu être organisée au profit des populations dans certaines zones, après le projet test d’Éducation aux risques des mines mené par l’Asvm, avec l’appui financier de l’Unicef.»
HUBERT SAGNA
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