Dr Abdourahmane Diouf et la communauté universitaire cherchent la panacée
La déstructuration du calendrier scolaire engendre plusieurs conséquences néfastes pour les étudiants, les enseignants et même les infrastructures universitaires. Pour y remédier, le ministre de l’Enseignement, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, a convié toute la communauté universitaire à un séminaire, à Saly portudal, pour stabiliser l’année académique.
Le ministre de l’Enseignement, de la Recherche et de l’Innovation a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture du séminaire de stabilisation de l’année académique. Qui regroupe les huit universités publiques, les enseignants chercheurs, les syndicats, les vacataires, les responsables d'établissement d'enseignement supérieur privé, les étudiants, les personnels administratifs et techniques et services. Le conclave de 3 jours doit permettre de trouver une solution à l’instabilité de l’année académique, dans une approche purement inclusive. « La démarche inclusive initiée par le Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation permettra sans aucun doute d’identifier les mesures à prendre en mettant en synergie les apports des structures faitières, enseignants, personnels administratifs techniques et de service, étudiants, syndicats et parents d’étudiants’’, indique le Dr Abdourahmane Diouf.
A ses yeux, cette stabilisation n’aurait jamais dû avoir lieu, car le calendrier universitaire n’aurait jamais dû être déstructuré au point de rendre les différentes années d’études totalement illisibles. ‘’Mais pour des raisons multiples, selon lui, ce calendrier est complètement désarticulé, totalement en déphasage avec le calendrier universitaire international, au moment où l’uniformisation académique est devenue une pratique et un impératif universels, le système universitaire mondial étant en train de s’unifier’’.
Il ajoute : ‘’Les conséquences de cette situation sont autant d’effets ‘pervers’ qui minent tout effort entrepris pour le développement et l’amélioration de l’enseignement supérieur sénégalais.’’
Pour corroborer cette thèse, le ministre a parlé de l’efficience du dispositif d’enseignement supérieur qui est ainsi fortement remise en cause. ‘’Les étudiants sénégalais sont de moins en moins acceptés dans les universités étrangères et si l’un d’entre eux parvient à intégrer une université étrangère, c’est toujours, au meilleur des cas, au prix d’une année perdue, les Masters durent plus que de raison. La conséquence immédiate est que souvent, certains étudiants ne parviennent pas à s’inscrire aux différents concours nationaux, pour avoir dépassé la limite d’âge’’, regrette-t-il.
Le coût financier de la déstructuration
Le ministre Abdourahmane Diouf a aussi parlé du coût financier qui est exorbitant avec les infrastructures qui sont utilisées tout au long de l’année sans discontinuer, donc sans aucune possibilité d’entretien et de réhabilitation. ‘’Les œuvres sociales sont également prises en charge toute l’année. Les enseignants, les personnels administratifs, techniques et de services ainsi que les étudiants sont sollicités sans répit. Dès lors, toute idée de vacances, de repos ou de se consacrer à ses travaux personnels devient illusoire’’, constate-t-il.
Face à cette situation, informe le Dr Diouf, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a donné des instructions pour que des mesures urgentes soient prises et mises en œuvre pour la normalisation et l’harmonisation du calendrier académique. ‘’Il s’agit-là, poursuit-il, d’une œuvre de rationalisation des politiques publiques au niveau du sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, conforme au Projet et dans l’intérêt de l’État et de tous les acteurs. Il y va du devenir et de la crédibilité de notre système d’enseignement supérieur. La démarche inclusive initiée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation permettra sans aucun doute d’identifier les mesures à prendre en mettant en synergie les apports des structures faîtières, enseignants, personnels administratifs techniques et de service, étudiants, syndicats et parents d’étudiants’’.
Etant entendu que rien n’est plus important que la ressource humaine pour une nation, le ministre est d’avis que ‘’les solutions ne pourront qu’être holistiques et leur appropriation nationale’’.
Dans la mesure où, ‘’l’université est une fabrique de ressources humaines. La nôtre nous a donné satisfaction à plusieurs reprises et à tous les niveaux. Nous devons la sauvegarder et la rendre la plus performante possible pour qu’elle continue à nous valoir encore plus de satisfactions, dans ce monde où la concurrence scientifique est de plus en plus féroce. Face à l’histoire, nous n’avons pas le droit de rester en rade de cette concurrence", indique le ministre.
Il est, ainsi, persuadé que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, sous sa direction, mettra tout en œuvre pour accompagner l'enseignement supérieur dans la réalisation de cet objectif défini par le chef de l'État.
Les conclusions des ateliers qui ont démarré hier seront restituées demain dimanche.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour) ET CHEIKH THIAM