DÉTENTION ILLÉGALE D’ARME, MENACES ET VOIE DE FAIT
Le rappeur Doff Ndèye condamné à 2 mois d’emprisonnement ferme
Après plus d’une dizaine de jours de détention provisoire, le rappeur Doff Ndèye, né Alassane Diallo, a finalement fait face au juge du tribunal d’instance de Dakar. Il est attrait à la barre par son oncle Al Hassane Diallo, pour détention illégale d’arme, menaces et voie de fait.
‘’Je suis un ambassadeur de la lutte contre le banditisme. Comment je peux faire du banditisme chez moi ?’’, a tonné Doff Ndèye hier à la barre du tribunal d’instance de Dakar. Ce dernier, nommé à l’état civil Alassane Diallo, faisait face au juge de cette juridiction pour répondre des chefs de détention illégale d’arme, de menaces et de voie de fait sur la personne de son oncle Al Hassane Diallo.
D’ailleurs, pour avoir mordu ce dernier, Doff Ndèye avait été condamné à un an d’emprisonnement ferme en 2008. Au prétoire, le prévenu a contesté le chef de menace qui lui est reproché. Pour sa défense, il soutient qu’il a juste répliqué aux injures de son oncle. A l’en croire, il ne vit plus dans la maison familiale. ‘’Je loge à Saly avec mon épouse. J’étais venu spécialement pour la Tabaski’’, a-t-il raconté à la barre pour sa défense. ‘’En venant, j'avais par-devers moi un million de francs CFA. Mon frère a pris mes 7 500 F et je me suis acharné sur lui’’, a-t-il poursuivi.
A l’en croire, c’est parce qu’il était sous le coup de la colère qu’il a brûlé les habits et les chaussures qu’il a offerts à son frangin. S’agissant de son différend avec son oncle, Alassane Diallo renseigne que ce celui-ci n’arrête pas de lui rappeler qu’il est le fils d’une malade mentale. ‘’J’ai une fois construit une chambre pour ma mère ; il a tout rasé’’, a-t-il martelé.
Entendue à son tour, la partie civile Al Hassane Diallo renseigne que le jour des faits, son neveu a réveillé tout le monde, en réclamant son argent. ‘’Il menaçait de tout brûler, si on ne lui rendait pas son fric. Il est même passé à l’acte en brûlant les habits et chaussures de son frère’’. Le plaignant soutient qu’il a été la cible de son neveu, quand il l’a interpellé, car il abreuvait d’injures tout le monde. ‘’Il a couru dans la chambre de son père et est sorti avec une arme. N’eût été son géniteur, il allait tirer sur moi. Lorsqu’il a tiré, je suis parti à la police’’, a-t-il témoigné. Il révèle à la barre que le prévenu fume du chanvre indien et a l’habitude de semer la terreur.
Quant au témoin Aby Diallo, sœur du prévenu, elle raconte à la barre qu’elle n’a pas vu son frère détenir une arme à feu. Toutefois, elle reconnaît avoir entendu un coup de feu.
Le représentant du ministère public ayant requis l’application de la loi, les avocats de la défense ont, de leur côté, sollicité une application bienveillante de la loi pénale. ‘’Il se bat tous les jours pour s’occuper de sa mère. Les munitions n’appartiennent pas au prévenu. Le coup vient du fait qu’il a cogné la porte’’, a plaidé Me Ousseynou Gaye.
Finalement, le tribunal, après avoir relaxé le prévenu des chefs de détention illégale d’arme et de menace, a reconnu celui-ci coupable du délit de voie de fait. Le juge lui a infligé une peine de 2 mois d’emprisonnement ferme.
MAGUETTE NDAO
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