''Les garçons ont été héroïques''
Nommé sélectionneur des Lions locaux en juillet dernier, Demba Ramata Ndiaye a effectué sa première sortie face au Chili en amical. Malgré la défaite (2-1) concédée mardi passé à Santhiago, l'ancien coach du Casa Sport se dit satisfait du comportement de ses protégés. Accroché à la fin du match Olympique de Ngor-Casa Sport (1-1, 2e j. Ligue 1), le successeur de Joseph Koto est revenu, dans cet entretien, sur ce périple ''difficile'' en Amérique du Sud.
Comment a été votre périple en Amérique du Sud où vous avez rencontré le Chili en match amical ?
On y a été, on a joué et on a perdu de 2 buts à 1. Mais il faut tirer chapeau aux garçons parce qu'on a fait un voyage long et très difficile. On a presque fait deux nuits de voyage. On a quitté Dakar vendredi nuit pour arriver à Buenos Aires (capitale de l'Argentine) samedi nuit. On a eu quelques problèmes de visas parce que le monsieur qui devait s'occuper de cela pour que nous rendions à l'hôtel ne l'avait pas fait. Ce qui fait qu'on a passé la nuit à l'aéroport. Ce n'est que le lendemain, à 16 heures, qu'on a pris l'avion pour aller à Santiago du Chili pour affronter une sélection dont les joueurs étaient en fin de championnat, avec plus de quarante matches dans les jambes. On a joué et on a marqué très tôt. On a fait une excellente première période. En deuxième mi-temps, ils ont fait tourner l'effectif, ce que nous avons fait aussi avec nos dix-huit joueurs. On a eu deux expulsés en seconde période pour cumul de cartons, c'était dû à la fatigue. Puis ils ont égalisé avant de marquer un autre but sur penalty. Les garçons ont été vraiment héroïques. En première période, après avoir marqué notre but, on pouvait en marquer deux autres et tuer le match. Mais c'est le défaut du Sénégalais. Dès qu'il a un, il a déjà le ventre plein. On a eu deux bonnes occasions ; si on les avait concrétisées, le Chili n'allait pas revenir. Tout le groupe a joué et tous les joueurs ont donné satisfaction. On peut dire qu'un groupe est né, mais il n'est pas fermé. C'est pour cela que je suis venu aujourd'hui (dimanche) voir ce que l'on peut trouver à l'Olympique de Ngor. C'est dans cette randonnée que je suis. Hier, j'étais quelque part ; demain, je serai ailleurs.
Sur le plan du jeu, est-ce que vous avez eu ce que vous recherchiez ?
Sur ce plan, c'était impeccable. C'est sur le plan physique qu'on a souffert, surtout en seconde période. Parce qu'eux, ils étaient en fin de championnat alors que nous, nous n'avions même pas démarré. C'est pour cela qu'on avait dit aux garçons de tout faire pour avoir tout en première période puisqu'on irait en enfer en deuxième mi-temps. À la pause, dans les vestiaires, je leur ai dit qu'on allait comme ça en enfer, mais eux n'avaient pas compris cela. Et on a eu des cumuls de cartons jaunes qui nous ont valu deux cartons rouges. Et à neuf, pendant vingt cinq minutes, ça ne pouvez pas pardonner. On leur a offert un penalty gracieusement. En résumé, on a pris un but et on leur a offert un penalty gracieux qu'ils ont marqué. À part Sanchez (attaquant du FC Barcelone, Espagne), Vidal (milieu de terrain de la Juventus, Italie) et le gardien de but, qui ne sont pas venus, c'est la même équipe qui a joué contre la France (1-1 en amical).
Et pour un entraîneur qui vient de prendre la sélection, est-ce bon signe de démarrer par une défaite ?
Vous savez, c'est dans la défaite qu'on s'améliore et qu'on corrige. Quand on gagne, généralement, les gens laissent passer. Par exemple, quand l'Argentine gagnait la Coupe du monde de 86, elle a fait une tournée européenne et n'avait gagné aucun match ; elle avait même perdu devant Toulouse par 2 buts à 0. C'est en perdant qu'on connaît ses erreurs, que l'on répare ses lacunes. C'est pour cela que je dis que pour apprendre à quelqu'un à nager, il faut le jeter dans une eau profonde. Donc pour voir ses lacunes, il faut jouer plus fort que soi. Si on jouait la Guinée Bissau, ou le Casa Sport et qu'on les battent 4-0, on n'allait pas voir nos lacunes. Le Chili, c'est une grosse cylindrée et cela nous a permis de voir beaucoup de choses. Peut-être que la direction technique va encore nous trouver d'autres matches en mars, avril et mai, avec de grosses cylindrées pour que nous puissions déceler nos lacunes et les corriger avant le jour-j et l'heure H, contre la Mauritanie, le 21 juin à Dakar et le 5 juillet en Mauritanie.
Quelle est la prochaine étape ?
Ce n'est pas encore fixé. Je pense que le prochain regroupement se fera en mars et va déboucher sur un match amical, l’autre regroupement se fera en mai et va aussi déboucher sur un match international, avant d'affronter la Mauritanie en juin à Dakar et en juillet en Mauritanie.
Globalement, quels sont les aspects du jeu que vous devriez un peu améliorer ?
Seulement l'efficacité devant le but, parce qu'on s'est créé pas mal d'occasions de but. Vous savez, quand une équipe joue sans se créer une occasion de but, là il faut avoir peur. Maintenant, ce qu'on doit faire, c'est l'application et la concentration devant le but. Se créer des occasions de but, les sénégalais le font, mais il faut plus de concentration, c'est là qu'il faut mettre le plus l'accent.
ADAMA COLY
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.