Les habitants crient à l’illégalité
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La démolition d’une centaine de bâtiments à Diallopdigue a provoqué la colère des habitants de cette localité. Ils se sont réunis autour d’un collectif et interpellent les autorités sur les menaces d’une deuxième vague de démolition et de morcellement pesant sur 3 145 autres parcelles.
Les problèmes fonciers ne cessent d’augmenter, en ce mois de juin 2020. Après les polémiques sur le lotissement du littoral, la démolition de 253 maisons à la cité Gadaye (Guédiawaye) et le différend opposant le directeur de la Sédima, Babacar Ngom, aux cultivateurs de Ndengler (département de Mbour), un autre litige fait surface. Il implique, cette fois-ci, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos). Cette société est accusée de vouloir démolir et attribuer illégalement 3 145 parcelles du site de Diallopdigue (Tivaoune Peul). Les habitants disent être surpris par l’attitude audacieuse de la Dscos consistant à anéantir leurs concessions qu’ils occupent depuis des années.
Ils ont exprimé leur désarroi, hier, à travers un communiqué parvenu à notre rédaction. ‘’La Dscos est encore revenue tel un poignard en plein cœur avec des bulldozers, avec une cargaison d’une centaine de gendarmes armés jusqu’aux dents et ont commencé à raser des bâtiments en finition depuis le rond-point de Tivaouane Peul jusqu'à Malika, en passant par Diallopdigue. Plus de cent quarante bâtiments ont été démolis. La majorité des impactés ont contracté des prêts bancaires pour honorer l’obligation de loger leurs familles’’, indique-t-on dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.
Selon les occupants de Diallopdigue, la démolition a été précédée de la notification d’un arrêté de construction pour motif de non-conformité du lotissement du site de Dialoba aux normes de l’urbanisme suivi de correspondances administratives adressées au maire de Malika et au sous-préfet. Le coordonnateur du collectif, Libasse Diagne, et ses camarades ont, par ailleurs, dénoncé le morcellement de leurs terres pour les attribuer à des tiers spéculateurs, en raison de la proximité de la zone avec la mer, de son accessibilité et de son rapprochement au prolongement de la voie de dégagement nord (VDN).
Selon eux, cette lésion ne devrait pas exister, car Dialoba est inclus dans le site traditionnel des chefs coutumiers et religieux comme d’autres cités et relève du même statut que Touba, Tivaouane, Rufisque, Yoff et Cambérène. ‘’Nous avons hérité ces terres de notre guide Seydina Limamou Laye. Les héritiers, pour la plupart non-instruits, ont morcelé et cédé la majeure partie de leur héritage foncier, initialement des champs, à de valeureux citoyens ambitieux et soucieux de l’avenir de leurs progénitures. Par conséquent, des actes de vente et de cession de la part de ces héritiers légitimes ont été dument attestés et approuvés, pour la plupart, par la signature et le cachet du maire de Malika, en l’occurrence Momar Talla Gadiaga’’, souligne-t-on dans le document.
Le communiqué rappelle que le collectif de Dialoba totalise 2 000 parcelles appartenant à 24 familles : 522 propriétaires identifiés, dont plus de 80 émigrés, 98 bâtiments, 7 démolis par la Dscos. Les autres collectifs sont propriétaires de 1 145 parcelles appartenant à 63 familles : 205 propriétaires identifiés et 140 bâtiments démolis par la Dscos.
OUMAR BAYO BA