''Il serait néfaste d'arrêter Omar el-Béchir"
La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, estime que la paix au Darfour est plus importante que la justice internationale. Selon elle, le président soudanais Omar el-Béchir fait partie intégrante d’une solution de paix dans son pays et ne doit pas être remis à la CPI.
À peine installée, premier coup d’éclat. La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est publiquement exprimée mercredi 1er août pour remettre en cause l’application du mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.
Bien qu’elle suive en cela la position officielle de l'organisation panafricaine qui avait indiqué en 2009 qu'elle ne respecterait pas le mandat d'arrêt de la CPI et avait demandé sa suspension aux Nations unies, la Sud-Africaine s’illustre par un franc parler qui tranche - c’est le moins qu’on puisse dire - avec celui de son prédécesseur, le Gabonais Jean Ping.
« Il est important de faire la paix au Soudan, surtout au Darfour. Le président el-Béchir doit participer à ça. (…) C'est plus important de faire la paix au Soudan que de se précipiter pour l'arrêter », a-t-elle déclaré mercredi 1er août devant un aréopage d'anciens chefs d'État africains. Et d’être encore plus précise.
Génocide, crimes de guerre et contre l’humanité
« Il serait néfaste d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide, car il doit être associé au processus de paix dans son pays », a-t-elle estimé. De fait, le président soudanais est accusé de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis à l'encontre des habitants du Darfour et sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2009.
Un mandat d'arrêt diversement interprété par des pays africains pour la plupart signataires du traité de Rome. Le Malawi a ainsi renoncé en juin à accueillir un sommet de l'UA car il ne voulait pas recevoir El-Béchir sur son sol. « Ça n'est peut-être pas facile, mais nous devons (...) toujours trouver des solutions à nos conflits, a plaidé Nkosazana Dlamini-Zuma. Si nous n'en trouvons pas, qui le fera ? »