Publié le 9 Jul 2020 - 00:06
ECOSYSTEME START-UP

Dakar, 9e ville la plus dynamique en Afrique 

 

Grâce à un écosystème dynamique de start-up et à un accès croissant aux investisseurs, Dakar se classe au 9e rang du classement des villes africaines du Global FinTech Index 2020. C’est ce que révèle l’étude ‘’FinTechs inclusives en Afrique francophone’’ menée par le cabinet MicroSave Consulting (MSC) rendue publique hier.

 

Avec un écosystème de 24 FinTechs et 47 facilitateurs et partenaires de financement, le Sénégal se positionne de plus parmi les pays africains où l’environnement commence à devenir propice pour le développement des start-up.  Et les applications mobiles sont le principal circuit de distribution utilisé dans le cadre de la finance digitale.

‘’Grâce à un écosystème dynamique de start-up et à un accès croissant aux investisseurs, Dakar se classe au 9e rang du classement des villes africaines du Global FinTech Index 2020. Le gouvernement du Sénégal soutient et souhaite accélérer le développement des industries digitales et de l'écosystème entrepreneurial. Mais ces entreprises ont besoin d'accéder à des financements et à du personnel qualifié’’, annonce la responsable Communication et Marketing de MicroSave Consulting (MSC).

Rebecca Szantyr présentait, hier, l’étude dénommée ‘’FinTechs inclusives en Afrique francophone’’, menée pour leur cabinet. D’après elle, les tendances actuelles comprennent l’incubation, par les banques, de FinTechs relevant de la nouvelle loi sur les start-up. Le principal modèle d’affaires est le modèle Business to Business (d’entreprise à entreprise), suivi de près par les modèles P2P (pair-à-pair) et Business to consumer (entre entreprises et les consommateurs finaux). ‘’La plupart des entreprises sont développées par des personnes qui possèdent une expérience professionnelle significative, et certaines d’entre elles sont soutenues par des défis d’innovation et des incubateurs’’, dit-elle.

Selon Mme Szantyr, grâce à l’adoption rapide des services financiers digitaux, le Sénégal est en voie de devenir un ‘’leader’’ au sein de la région. Elle rappelle ainsi que la Banque mondiale a, par ailleurs, indiqué que 40 % des adultes (15 ans et +) ont effectué ou reçu des paiements digitaux en 2017. Quant à l’épargne et à l’emprunt, près de la moitié de la population (45 %) s’y est employée au cours de l’année écoulée, principalement par le biais de canaux informels et semi-formels. ‘’L’épargne et le crédit informels représentent un potentiel important pour les FinTechs, qui peuvent fournir des solutions digitales personnalisées de deuxième génération pour l'inclusion financière. L’écart entre hommes et femmes en matière d’inclusion financière reste toutefois important quoique l’utilisation du mobile money facilite l’accès des femmes et des jeunes’’, souligne-t-elle.

Un taux d’adoption encore faible

Toutefois, la responsable Marketing de MSC relève que 47 % des hommes avaient un compte, dont près de 38 % de comptes Mobile Money en 2017, contre 38 % des femmes, près de 29 % de comptes de Mobile Money. ‘’Malgré le niveau élevé de sensibilisation aux services financiers digitaux, leur taux d’adoption est faible en raison du manque de propositions de valeurs solides et au manque d’utilisation via les comptes d’utilisateurs enregistrés. Par ailleurs, les MPME (micro-petites et moyennes entreprises) sont à une frontière à explorer, puisqu’il y a un besoin urgent d’améliorer leur accès au financement, notamment dans le secteur agricole qui représente les 2/3 de la population’’, fait-elle savoir.

Pour les produits financiers, elle note qu’ils sont souvent ‘’mal conçus’’ pour servir les zones rurales et les économies fondées sur l'agriculture. Celles-ci se caractérisent par des risques liés aux conditions météorologiques et aux produits de base, ainsi que par des fluctuations saisonnières des revenus. ‘’Le soutien de l’État est nécessaire pour développer les capacités des FinTechs qui sont susceptibles de jouer un rôle clé dans l'inclusion financière, grâce aux services financiers digitaux. Les incubateurs ont besoin de soutien pour apporter de la valeur au secteur. Depuis 2014, les start-up FinTechs du Sénégal ont connu une croissance régulière et la majorité d’entre elles sont dirigées par des hommes jeunes. Trente pour cent de l'écosystème sénégalais est composé de femmes’’, renseigne Mme Szantyr.

Stimulée par les FinTechs, l’inclusion financière reste le principal domaine d’intervention des investisseurs en capital-risque spécialisés dans la technologie et le numérique au sein du continent, attirant 54,5 % du montant total des financements. ‘’Les gouvernements sont conscients de la nécessité d'exploiter le numérique et certains prennent des initiatives pour stimuler l'entrepreneuriat. Toutefois, le constat est que les pays francophones couverts par cette étude sur les FinTechs se trouvent au début de cette évolution et auront besoin du soutien des banques centrales, des gouvernements, des investisseurs, des donateurs, des entreprises, des mentors et des entrepreneurs pour faire progresser le secteur de façon collective’’, plaide-t-elle.

Rebecca Szantyr signale que le marché africain est ‘’mûr’’ pour l'innovation. Mais elle pense qu’il faudra un ‘’effort collectif’’ pour remédier aux lacunes actuelles, qui comprennent les contraintes réglementaires, la faiblesse des systèmes juridiques, le manque de connaissances financières et numériques, et l’absence d'antécédents de crédit, pour exploiter le marché potentiel.

MARIAMA DIÉMÉ

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