Aliou Sall insiste, signe et savonne ses détracteurs
Lors de son meeting tenu hier à Médina Gounass, Aliou Sall, candidat pré-déclaré à la mairie de Guédiawaye, a taclé ses détracteurs dont Cheikh Sarr, «le maire par défaut», selon lui, et son mentor El hadj Malick Gackou, qui «a déserté le terrain local pour des ambitions nationales».
‘’Nous ne sommes pas venus pour faire un meeting mais nous avons trouvé une mobilisation spontanée à la suite des attaques répétées, injustifiées et méchantes que différents responsables politiques au niveau local et national ont pris la décision de porter contre ma personne, et au-delà, contre l’Alliance pour la République (APR) et la mouvance présidentielle.»
C’est sur ce tempo offensif que Aliou Sall a entamé son discours à l'occasion d'un meeting organisé hier dans la localité de Médina Gounass. Sans les nommer, il a fait allusion à beaucoup de «responsables politiques», mais dans le lot, c’est Cheikh Sarr, l’actuel maire de la ville de Guédiawaye qui en a pris le plus pour son grade. Sans gants, Sall l'a traité de maire par défaut. ‘’Notre objectif, ce n'est pas de répondre à des quolibets car vous allez en entendre encore et encore. Quand certains ont décidé de faire de la politique simplement à travers les médias, nous avons décidé, nous, de faire de la politique sur le terrain», a souligné Aliou Sall.
Persistant sur sa volonté de transformer Guédiawaye en Paris, il en a apporté les explications. «Guédiawaye est une ville nouvelle, elle doit être moderne. Notre engagement est de le faire et pour y arriver, nous devrons gagner la ville et les cinq autres communes d’arrondissement», a-t-il souligné. A ses yeux, «ceux qui sont en train de s’agiter ont peur. Ce ne sont pas pas les déclarations des xuus maa ñapp (NDLR : les seconds couteaux) qui vont nous ébranler. Je pense que si on vous confie une mairie, vous devez travailler et présenter des résultats comme priorité au lieu de passer tout son temps à se chamailler. Ils ont tous les moyens entre leurs mains, alors le mieux, c’est de travailler.»
«Il veut enterrer tout Guédiawaye dans ce cimetière de 20 ha»
S'adressant à Cheikh Sarr, toujours sans le nommer, il s'en est moqué en ces termes : «Le maire par défaut a dit que je suis un maire importé ! Mais je veux qu’il me donne un terrain puisque je suis actuellement en location. Mais attention, je ne veux pas de ce terrain qu'il veut transformer en cimetière.» Dénonçant tout bradage du patrimoine foncier de Guédiawaye, Aliou Sall a promis d'y mettre un terme. «Nous ne laisserons pas passer de tels actes», a-t-il affirmé. Même s'il juge «normal de penser aux cimetières», il a cependant jugé exorbitant les 20 hectares prévus à cette fin. «A moins que le maire par défaut veuille y enterrer toute la population de cette ville», a-t-il ajouté, moqueur. Soupçonneux, il a affirmé que derrière ces 20 hectares, «c'est certain qu'il y a d’autres idées. J'appelle toute la population (à s'y opposer) car il ne faut pas qu’on s’adonne au bradage des terrains nichés au niveau des filaos. Nous ne laisserons pas passer cela».
Candidat déclaré à la mairie de Guédiawaye, le responsable de l’Alliance pour la République a promis de consacrer 70% du budget municipal aux financements du développement local. «Il ne sera plus question de prendre un budget pour acheter des voitures, des billets de La Mecque pour des élus et leurs proches.»
Autre punching-ball maltraité, El hadj Malick Gackou, ex-président du club de football de la ville. A en croire Aliou Sall, c'est un adversaire qui a fini de «déserter le terrain politique» car «il n’est pas intéressé par la mairie mais par le Sénégal. Il a dit qu’il a un candidat par défaut pour la ville de Guédiawaye. Et avant les élections, d’autres fuiront aussi. Nous allons donner des réponses politiques et ce sera sur le terrain».
CHEIKH THIAM (Correspondant en banlieue)