Les femmes sont plus résilientes que les hommes

L'enseignant-chercheur à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Mbaye Diène, a présenté, hier, les résultats de l'étude qu'il a menée sur les aspirations, résilience et l'adaptabilité des jeunes hommes et femmes sénégalais pendant la période Covid-19 et post Covid-19. L'enquête a montré que les femmes étaient plus résilientes que les hommes.
D'ailleurs, renseigne-t-on, elles ont eu des opportunités qu'elles n'avaient pas avant la pandémie. Elles se sont également beaucoup engagées dans la gestion des foyers, surtout sur le côté financier. En outre, les résultats de l'enquête ont montré que les jeunes ont des aspirations différentes selon le genre. Parmi les principales aspirations, a indiqué le chercheur, il y a le fait que ces jeunes souhaitent avoir un emploi digne avec des salaires stables.
Ainsi, l'étude a révélé que les jeunes ont rencontré beaucoup de défis lors de la pandémie. Néanmoins, ils ont fait montre de résilience.
En effet, dit-on, les défis découlent du fait que durant la pandémie, il y a eu un confinement, cela s'est répercuté sur leur scolarité ; il y a eu des abandons scolaires, des redoublements, des pertes et baisses de salaire.
Une série de recommandations a été formulée à l'endroit des décideurs politiques pour soutenir les projets et initiatives des jeunes. L'enseignant-chercheur, dans son étude, a recommandé aux autorités de consulter les jeunes pour s'assurer que le soutien de l'État est efficace. Et pour cela, dit-on, des consultations populaires dans toutes les régions sont nécessaires pour recueillir les attentes des jeunes à l'égard de ces programmes et projets.
En outre, note-t-on, il est essentiel de sensibiliser les jeunes aux initiatives de l'État et à leur pertinence pour leur avenir. L'étude exhorte aussi de faciliter le dialogue et l'engagement entre les jeunes et les décideurs politiques pour s'assurer que les interventions de l'État répondent aux aspirations des jeunes et contribuent à leur bien-être, car ce besoin d'information devrait être relayé plus concrètement par le Conseil national de la jeunesse.
Il a également été conseillé aux décideurs politiques de relayer l'information aux jeunes sur les initiatives de l'État, par le biais de l'administration territoriale, des fonctionnaires locaux, des chefs religieux et politiques. Le renforcement des organisations locales pour soutenir les jeunes dans leurs activités de solidarité communautaire fait aussi partie des recommandations. L'introduction d'une discrimination positive en faveur des jeunes, afin d'encourager la création d'entreprises, a été aussi conseillée aux décideurs.
F.Z DIALLO