"Ce pays est en train de rentrer dans un marasme total"
Le président de l'Union pour la République(UPR), dans cet entretien accordé à EnQuête, est revenu sur la suppression du Sénat et de la Vice-présidence . Pour Maitre Doudou Ndoye , le président de la République ''peut nommer 50 ministre'' car là n'est pas le problème. Le problémes , c'est que ''ce pays est en train de rentrer dans un marasme total" alors que l'on continue de débattre sur les conclusions des Assises nationales qui n'avaient réuni que "300 personnes qui ont des diplômes (et) qui vivent au dessus de leur peuple".
Le Congrès a voté le projet de loi portant suppression du Sénat, du Conseil économique et social et de la vice-présidence. Votre commentaire
Je suis content que les projets de suppression soient votés. J’ai toujours voté la suppression du Sénat. je me souviens lorsque le poste de vice président a été crée, j’ai donné une interview dans une télévision, j’ai dis que si tous le Sénégal acceptaient ce potes, je serai le seul à m’y opposer. Aujourd’hui, je me réjouis du fait mes combats,qui ont toujours été fondés, aient leurs fruits. Le Sénat n’a aucun sen, c’est gaspillage. Le Conseil économique tel qu’il fonctionne est un gaspillage. Le poste de vice président est une aberration constitutionnelle. J’espère que nous allons mettre le Sénégal dans de meilleures voies.
Les députés libéraux et quelques sénateurs ont boycotté le vote. Il considère le Congrès illégal puisque le décret le convoquant a été signé le décret le 17 septembre et non 19.
Est-ce un argument fondé ?
Entre le 17 et le 19 (septembre), la signature du décret qui convoque le décret, c e n’est pas un débat constitutionnellement recevable. Il est tout a fait normal que le PDS qui a perdu le puisse essayer de montrer sa présence. Ce qui est important, c’est que ce qui devait être fait est fait.
Donc le recours devant de Conseil constitutionnel envisagé par le PDS n’a aucune chance de prospérer ?
Le Conseil constitutionnel ne peut pas juger la décision du congrès. C’est comme si le Conseil constitutionnel jugeait le réferendum populaire. C’est la Constitution qui substitue le Congrès au referendum ou referendum au Congrès, selon le cas. Mais le PDS peut faire son recours, c’est son droit.
Pensez vous que le rejet du projet de loi par les sénateurs participe au renforcement de la démocratie comme le pensent certains ou c’est plutôt un baroud d’honneur ?
Ce n’est ni un renforcement de la démocratie, ni un baroud d’honneur. Quand ont doit supprimer le pain de la bouche, il est normal que vous résistiez. Cela va de soit. C’est dans l’ordre normal de la vie.
Est-ce que les arguments des inondations invoquées par Macky Sall pour supprimer le Sénat vous paraissent convaincants?
Macky Sall peut dire ce qu’il veut. C’est son droit. Mais l’argument le plus important, c’est que le sénat n’a jamais eu de sens. Cela suffit.
Le président a annoncé lors du conseil présidentiel sur les inondations un plan décennal de 767 milliards pour résoudre définitivement cette question. Est-ce pertinent ?
Franchement, je ne connais pas les propositions du pouvoir en place, encore moins les solutions préconisées. Par contre, je sais qu’il y ‘a un système qui a été mis en place par le président de la République qui devait résoudre dans le temps l’ensemble des questions foncières du Sénégal. Les inondations compris. J’attends toujours de voir le président de la République réaliser ce dont il a été question entre lui et moi.
De quoi s’agit-il précisément?
Le président de la République et moi-même avions envisagé de mettre en place un système qui permet de résoudre l’ensemble des questions foncières du Sénégal. Aujourd’hui, la question des inondations se trouve au cœur des problèmes fonciers. Et c’est à cette occasion que j’avais proposé au président de la République de créer un conseil présidentiel. C’est moi-même qui ai proposé cela. Je vois apparaitre un conseil présidentiel sur une question qui est celle des inondations. J’attends de voir la suite.
Donc, votre solution est beaucoup plus globale ?
Ce n’est pas une solution, c’est une politique. Je veux parler de la politique du développement dub Sénégal. Les inondations, c’est un problème par tant d’autres. Le problème des chômages sont plus important que celui des inondations. Le fait qu’aucun Sénégalais n’a plus rien, les enfants du Sénégal n’ont plus d’espoir, les immigrés n’ont plus d’espoir. Je parle de régler les problèmes en même temps.
Avez-vous toujours des contacts avec le président Macky Sall ?
Ce n’est pas important .
Quelle est votre position politique actuellement. Etes-vous toujours de Benno Bok Yaakaar ou de l’opposition ?
Benno Bok Yaakaar était un regroupement de candidats à la présidence de la République. Au second tour, il se regroupés pour soutenir la candidature de Macky Sall qui est devant. Maintenant, ce regroupement a atteint son but qui était de faire triompher Macky Sall. Il a gagné, malheureusement, sous le même nom, Benno Bok Yakaar
Pourquoi «malheureusement» ?
Des listes ont été présentées aux législatives. Notre parti, Union pour la République n’a pas étés consulté pour la présentation de ses listes de députés. Il se pourrait qu’une fraction de leaders de Benno Bok Yaakaar aient continué eux-mêmes leur chemin en faisant abstraction des autres. Je ne peux qu’observer cela en continuer d’e rester président de l’UPR. Nous allons continuer à participer à la vie politique sénégalaise aussi longtemps qu’on le pourra.
Vous aviez déclaré dans la presse que vous n’avez plus besoin de poste à votre âge…
Je n’ai jamais rien demandé.
Et si le président faisait appel à vous ?
Il l’a déjà fait, je l’ai dit non. J’ai bien expliqué sur les ondes de la RFM que j’ai décliné l’offre de ministre au Palais de la République.
Pourquoi justement ?
Pour moi, cela n’a pas de signification ni politique, ni économique, ni d’intérêt national.
PROPOS RECUEILLIS PAR DAOUDA GBAYA
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