Publié le 19 Dec 2023 - 22:45
ESCROQUERIE PORTANT SUR PRÈS DE 25 MILLIONS DE FRANCS CFA

Un émigré traduit en justice son ami imam

 

C’est à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar que les amis Djibril Samb et Mbaye Ndoye Mbaye ont soldé leurs comptes. Ce dernier, émigré, reproche à son ami imam le délit d’escroquerie portant sur 25 millions de francs CFA.

 

Djibril Samb et Mbaye Ndoye Mbaye étaient loin de se douter que l’argent serait la cause de la rupture de leur lien amical. Après plusieurs années d’amitié, les deux amis ont dû se retrouver devant le juge pour régler leur différend. Estimant que son ‘’frère’’ l’a escroqué à hauteur de 25 millions de francs CFA, Mbaye Ndoye Mbaye a traduit en justice l’imam Djibril Samb.

Selon le plaignant qui est représenté par son conseil, le prévenu lui a suggéré un partenariat. Pour qu’il adhère à son projet, il lui a fait croire qu’il a plusieurs entreprises et des entrées à la présidence. Il lui a ainsi dit qu’il a gagné un marché de 900 millions de francs CFA. Convaincu, le plaignant a adhéré au projet en remettant l’argent à son ami. Quelque temps après, M. Mbaye a commencé à avoir des doutes. Ainsi, pour le rassurer, Samb lui a envoyé un document avec les noms des supposées personnes qui font partie du projet. À cause de cet investissement, la partie civile, cadre de son état en France, croule aujourd’hui sous les dettes.

Entendu, le prévenu Djibril Samb a contesté le fait d’escroquerie et a évoqué un prêt. D’après lui, son ami l’a traduit en justice parce qu’il n’est pas dans les dispositions de le rembourser dans un délai d’un mois. ‘’Satisfait du service que je lui ai rendu lors du baptême de son fils, il a voulu en faire de même quand j’ai eu des proches malades. Entre le 4 mai et le 13 juillet, il m’a envoyé diverses sommes d’argent’’, a soutenu le comparant.

L’ingénieur en télécommunications de poursuivre : ‘’L'argent était destiné aux frais médicaux de ma sœur, de mon père et de ma grand-mère qui souffrent tous de maladies chroniques. J'ai dépensé près de six millions de francs CFA pour mon père et sept millions pour ma grand-mère, entre frais médicaux et dépenses mystiques’’. Pour mieux asseoir sa défense, il a déclaré ne connaître personne à la présidence.

Ayant effectué une avance de six millions de francs CFA, la partie civile réclame le remboursement du montant de 17 millions 837 mille francs CFA. En sus de cette somme, il sollicite le versement de huit millions de francs CFA, en guise de dédommagement.

Convaincu de la culpabilité du prévenu, le représentant du ministère public a requis un an d’emprisonnement, dont six mois ferme et d’une amende de 100 mille francs CFA.

Pour l’avocat de la défense, c’est un prêt qui lie les deux parties. Il a ainsi sollicité la relaxe de son client pour le chef d’escroquerie.

La décision sera rendue le 22 décembre prochain.

MAGUETTE NDAO

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