Le cinéma sénégalais sous radioscopie
Une étude diagnostic sur le cinéma sénégalais est initiée par le ministère de la Culture. Elle a été lancée hier au cours d’une rencontre tenue au Grand-théâtre.
Le cinéma sénégalais est ‘’malade’’, ont toujours dit des acteurs du secteur. Même si le septième art a fait de très belles performances lors du festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel de Ouagadougou (Fespaco) en 2013, des manquements, on en note aussi bien dans la production des films que dans le circuit de diffusion. Des raisons suffisantes entre autres pour que les autorités initient une étude diagnostic du cinéma sénégalais et l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal de développement intégré du cinéma et de l’audiovisuel. Le projet a été lancé hier au cours d’une cérémonie tenue au Grand-théâtre.
Au terme de ladite étude, devra être élaborée la situation du secteur cinématographique et audiovisuel actuel ainsi qu’un plan stratégique quinquennal de développement intégré dégageant des lignes directrices pour la gouvernance et la gestion du secteur entre autres conclusions attendues.
Pour cela, le passé du cinéma doit être pris en compte et les acteurs mis à contribution. Seulement cette dernière donne n’a pas été bien élaborée. Car certains cinéastes présents à la rencontre d’hier ont déploré le fait de n’avoir pas reçu le plan de travail du cabinet devant effectuer l’étude. Nonobstant cet écueil, certains ont pu apporter des critiques. Le Dr Massamba Guèye est de ceux là. ‘’Intégrez un sociologue dans votre étude. C’est un discours qui a fait que les salles de cinéma ont été désertées. Donc, la donne sociologique doit être prise en compte’’, a-t-il dit. Oumar Seck Ndiaye, membre du cabinet stat Africa chargé de cette étude, s’est voulu rassurant sur ce point. Même si la question n’apparaît pas dans le document présentant le plan de travail, elle serait quand même prise en charge.
Une autre suggestion intéressante est celle de l’ancien directeur de la télévision nationale Mamadou Baal qui prône une meilleure prise en charge de la production cinématographique des jeunes nationaux. Aussi, il est d’avis qu’il vaut mieux produire un très bon et grand film tous les deux ou trois ans que d’en produire cent dont les quatre vingt dix-neuf sont des navets. En outre, produire, c’est bien, mais la valorisation et la sauvegarde des œuvres conçues le sont tout autant. Ce qui pousse Atoumane Ndiaye, un archiviste de formation, à conseiller aux chargés de l’étude commandée par le ministère de la Culture d’en prendre compte. Encore que l’un des problèmes majeurs du septième art aujourd’hui est qu’il n’a pas de films historiques, faute d’archivage.
BIGUE BOB