Cheikh Tidiane Keïta exprime son attachement à sa terre
Dans le cadre de la quatrième édition du ‘’Partcours’’, le plasticien Cheikh Tidiane Keïta et le sculpteur Mamady Seydi exposent leurs œuvres à la galerie Arté.
Les cimaises de la galerie Arté reçoivent une vingtaine d’œuvres du plasticien et musicien Cheikh Tidiane Keita. Tous les tableaux mis ensemble donnent l’impression d’être le même. En effet, même si les figures ou dessins changent d’un tableau à un autre, les couleurs utilisées restent les mêmes. Leur auteur valse entre le beige, le marron, l’ocre et le blanc cassé. En somme, on n’y retrouve que des couleurs d’automne. Ce qui laisse une impression d’attachement de Cheikh Tidiane Keita à sa terre. Au fur et à mesure de la découverte des différentes peintures proposées par cet artiste, ce qui était une impression devient une réalité chez nous. Le trio intitulé ‘’sabaar’’ conforte d’ailleurs ce sentiment. On découvre sur l’une des peintures les pas de danse d’une femme avec deux batteurs derrière lui rythmant ses sauteries. Une danseuse découverte sous bien d’autres angles à travers les deux autres portraits.
Par ailleurs, sur la ‘’terre’’ de Cheikh Tidiane Keïta, il n’y a pas que de la danse. Il y a aussi de belles femmes immortalisées à travers deux représentations bien captivantes. Des femmes aux beaux bijoux et piercings rappelant ceux des habitants de la région orientale du Sénégal précisément de Kédougou. Il y a également sur sa ‘’terre’’ de vaillants et forts travailleurs. C’est le monsieur montré devant son étal de poisson ou encore le ‘’pousseur de pousse-pousse’’ qui sue sous le chaud soleil. Mais, avant d’être des travailleurs, ces hommes ont été enfants.
Et Cheikh Tidiane Keita n’hésite pas à les replonger dans leur monde de môme. Certains regarderont sûrement avec un air de nostalgie la collection consacrée à cet univers. Un enfant pieds nus avec ses billes, des ‘’rouleurs de pneus’’ ou encore ce petit avec sa voiture artisanale qui roule à l’aide d’un fil sur lequel tire son propriétaire. Ici, les enfants jouent dans la rue avec les moyens du bord, mais n’en sont pas moins heureux. Ils ont plus de chance que ceux que le guitariste des Takeifa et plasticien présente à travers ‘’enfant marginal’’. Habillés d’un caftan blanc et accroupis tels les ‘’ndongo daara’’, la peinture les présente sous les traits des enfants ‘’talibés’’. Leurs conditions expliquent peut-être la position du ‘’penseur perturbé’’ ou la ‘’solitude’’ des hommes caricaturés dans deux œuvres picturales que reçoit actuellement la galerie Arté.
A côté de ces peintures à l’acrylique en figuratif, le visiteur peut aussi apprécier la série de sculptures que propose l’artiste Mamady Seydi. Des ornements petits mais captivants, tout de même. En duel pour la plupart, elles semblent être en ‘’palabres’’ ou carrément en bataille. Certaines ont des cornes malgré leurs formes humaines. Ce qui suggère le caractère animal d’Hommes qui n’ont d’humain que leurs statures.
Les férus d’art peuvent découvrir l’exposition des œuvres de Cheikh Tidiane Keita et de Mamady Seydi à la galerie Arté jusqu’au 19 décembre prochain. Une exposition qui entre dans le cadre de la quatrième édition du ‘’Partcours’’.
BIGUE BOB