Le Sydeps dénonce l'iniquité du MSAS
En conférence de presse hier à Dakar, le Syndicat des directeurs d'école de santé (Sydeps), en soutien au Collectif national des étudiants et professionnels en sciences infirmières et obstétricales, a dénoncé l'iniquité du ministère de la Santé et de l'Action sociale dans le traitement des établissements privés et des organisations associatives.
Le 27 octobre 2022, les résultats catastrophiques publiés par le MSAS, à l'issue des épreuves d'admissibilité de la première session, sont considérés comme inédits dans l'histoire de la formation des infirmiers et sages-femmes au Sénégal. Pour la filière sage-femme, le taux d'admissibilité est de 1,76 %, car sur 2 268 candidates, 1 002 ont été ajournées et 40 admissibles. Pour la filière infirmier, c’est à peine mieux, avec un taux d’admissibilité de 3,77 %. Sur les 1 641 candidats, 781 ont été ajournés et 62 admissibles. Face à ces résultats invraisemblables, le Syndicat des directeurs d'école de santé (Sydeps), en soutien au Collectif national des étudiants et professionnels en sciences infirmières et obstétricales, a dénoncé, hier, l'iniquité du ministère de la Santé et de l'Action sociale dans le traitement des établissements privés et des organisations associatives.
Le Sydeps dit éprouver une profonde indignation devant le sort réservé injustement aux milliers d'étudiants et étudiantes en sciences infirmières et obstétricales (SIO). Le président du Sydeps, par ailleurs Directeur de l'Institut universitaire professionnel en santé (IUP-santé) de pester : "Nous contestons ces résultats et combattrons aux côtés des étudiants pour leur annulation. Décidément, cette situation de confusion est due, en grande partie, par l'absence de volonté du MSAS et de certains établissements membres du Collectif sénégalais des chefs d'établissements privés en santé (Coseps) à s'adapter aux exigences induites par l'introduction du curriculum de la LSIO qui adopte le système LMD".
Cette année encore, fulmine-t-il, en violation de ces dispositions, le MSAS a organisé illégalement les examens de certification de la session 2021 pour les diplômes d'État d'infirmier et de sage-femme.
"À cet effet, en vertu de nos droits et libertés constitutionnels, nous dénonçons l'iniquité du MSAS dans le traitement de nos établissements et de nos organisations associatives. D'autant plus que cet état de fait est motivé par le fait que nos membres, contrairement au Coseps, sont en faveur du rattachement de ces filières au niveau du ministère chargé de l'Enseignement supérieur. Toutefois, cette discrimination constitue l'une des violations les plus graves de la liberté syndicale", déclare le président du Sydeps.
Il ajoute : "Cette résistance au système LMD s'observe également au niveau de certaines structures de santé qui vont même jusqu'à violer le droit au travail des infirmiers et sages-femmes disposant de l'attestation de réussite à la LSIO, en dépit du fait que la Licence soit reconnue par le ministère de la Fonction publique, conformément aux dispositions du décret 2018-850 portant statut des EPES."
Appel lancé au président de la République
Dans la même veine, Ibrahima Coulibaly renseigne qu'"à l'heure actuelle, seuls cinq établissements d'enseignement privé formant des infirmiers et sages-femmes disposent d'une habilitation institutionnelle au Sénégal. Environ 97 % des établissements d'enseignement privé offrant la filière LSIO ne disposent que d'un récépissé de dépôt délivré par le ministère chargé de la Formation professionnelle".
Devant cette situation de confusion générale, le Syndicat des directeurs d'écoles privées de santé, conscient des enjeux socioéconomiques et sanitaires liés à ce problème, lance un appel au président de la République, dans l'espoir d'éviter l'échec professionnel de milliers de jeunes motivés et engagés pour contribuer au bien-être des Sénégalais et à la couverture sanitaire universelle.
Le Sydeps lance également un appel au Premier ministre et à l'ensemble des ministères concernés, afin de dégager ensemble les pistes de solution devant mener à une parfaite application du système LMD dans les formations en sciences infirmières et obstétricales.
Ainsi, le président du Sydeps demande l'application effective du système LMD, le rattachement de la LSIO au MESRI, l'annulation des résultats de l'examen de certification, la délivrance des diplômes de Licence à l'ensemble des étudiants ayant capitalisé leurs 180 crédits du cursus et la suppression de l'examen des infirmiers et sages-femmes organisé par le MSAS.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)