Publié le 17 Aug 2020 - 15:39
FEMME OUTRAGEE A SACRE-CŒUR

Les trois prévenus risquent des peines de 1 à 5 ans

 

Le procès des bourreaux de Fatou Ndoye, outragée à Sacré-Cœur, il y a quelques semaines, s’est tenu vendredi dernier devant le tribunal des flagrants délits. Les mis en cause seront édifiés demain mardi. Ils risquent des peines fermes, malgré leurs dénégations.

 

Il y a quelques semaines, Fatou Ndoye a été tripotée, humiliée et filmée, après avoir été accusée de vol dans une boutique. Ses parents se sont tournés vers la justice, après que la vidéo s’est retrouvée dans les réseaux sociaux et sur le net.

Vendredi dernier, lors du procès devant le tribunal des flagrants délits, les conseils de la famille de la victime ont trouvé ‘’aberrant’’ qu’on viole ainsi l’intimité d’une femme pour ensuite l’exposer dans les réseaux sociaux. Ils ont expliqué, à la barre du tribunal des flagrants délits, les problèmes psychiques de leur cliente qui est, en fait, titulaire d’une Maîtrise en gestion financière, obtenue au Cesag et affectée par le ministère de la Santé au Samu national.

La famille proche a soutenu à la barre que Fatou a, du jour au lendemain, commencé à ne pas se sentir bien, à avoir des troubles du sommeil, à entendre des voix et des odeurs. C’est ainsi qu’elle a été confiée à la famille proche pour des soins à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Ses parents ont ajouté qu’elle avait commencé à se sentir mieux et avait même repris le service. Le jour des faits, alors qu’elle attendait l’arrivée du bus de ramassage du service, elle avait décidé d’entrer dans une boutique pour s’acheter un boubou pour la fête de la Tabaski, munie de 50 mille ainsi que de son chéquier.

Elle avait été malmenée, tripotée, filmée et laissée à la merci des internautes. Les trois individus appréhendés ont comparu devant la juridiction des flagrants délits pour répondre de leurs actes.

Ibou Thiaw, chauffeur et prévenu pour collecte et diffusion d'images contraires aux bonnes mœurs, outrage public à la pudeur et attentat à la pudeur, a contesté les charges, alors qu'il avait, à la police, reconnu les faits. ‘’J'ai assisté à la scène. Elle a été interpellée, attachée et une personne du nom d’Abdou qui n’habite pas le coin a tripoté ses seins. Il a soulevé son haut pour la toucher et c’est là que je suis intervenu’’, a-t-il laissé entendre. Il a ensuite reconnu qu’il l’avait déshabillée, mais, a-t-il précisé, ‘’pour la fouiller et non pas pour qu’on la tripote’’.

Moussa Diallo a, lui, reconnu l’avoir filmée pour envoyer la vidéo à Awa Camara, patronne de la boutique, dans le souci de lui rendre compte, et soutient l’avoir supprimée tout juste après. Propos que la bosse a confirmé à la barre. Elle a déclaré que Moussa l’en avait informé au téléphone et lui a, par la suite, envoyé la vidéo. Quant à Babacar Ndiaye, se disant chef d’entreprise, prévenu pour les mêmes faits, il prétend avoir filmé la victime pour pouvoir la reconnaitre au cas où. Mais il jure n’avoir envoyé la vidéo à personne.

Ce faisant, la partie civile a soutenu que les prévenus ont reconnu partiellement les charges, mais enfoncé le couteau dans la plaie. Elle a réclamé 10 millions pour le préjudice causé et déclaré ne pas comprendre qu’on puisse infliger de telles atrocités à une femme.

La défense a, elle, pris le contre-pied de la partie civile, en déclarant qu’il faut appeler le chat par son nom. ‘’Elle est entrée dans la boutique pour voler’’, a martelé Me Khalil Sèye. Mais le parquet n’est pas d’accord.

Son représentant a requis la relaxe d’Ibou Thiaw pour outrage public à la pudeur, mais il a demandé au tribunal de le condamner pour attentat à la pudeur à une peine de 1 an. Il a requis contre Babacar une peine ferme de 5 ans et 2 ans contre Moussa. Le tout assorti d’une amende de 100 mille francs CFA.

Pendant ce temps, la victime est internée à l’hôpital psychiatrique de Dalal Xel depuis le 23 juillet. Le délibéré sera rendu demain mardi.

Fama Tall

 

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