7 ans sans vagissement, 20 millions F Cfa de manque à gagner par mois
Le collectif des femmes de l’hôpital Aristide Le Dantec a réclamé hier la réouverture de la maternité fermée depuis 7 ans, entraînant un manque à gagner de 20 millions F Cfa.
Les femmes travailleurs de l'hôpital Aristide Le Dantec ont haussé le ton, hier, lors de la Journée dédiée au sexe dit faible. Elles ont profité de cette date symbolique du 8 mars pour réclamer la réouverture de la maternité de l’établissement fermée depuis août 2005. Brandissant des pancartes où il est notamment inscrit : ''Non à la mort programmé de la maternité !'', elles étaient nombreuses en sit-in – avec des hommes de l'établissement, à contester la fermeture de cette clinique publique.
Selon la porte-parole du collectif et assistante sociale, Thiam Sarr Camara Touré, ''il est temps que les autorités nous appuient pour diligenter les procédures qui retardent le redémarrage des chantiers. Cela fait 7 ans et 7 mois qu'on a fermé la maternité, et les populations démunies n’ont pas les moyens d’aller dans les cliniques. C'est ce qui nous a poussées à mobiliser tout le personnel. Les femmes ont d'énormes difficultés pour accoucher. Quelquefois, elles sont tenues de solliciter nos services et nous sommes obligées de procéder à des accouchements de fortune ou de les mettre dans une ambulance de l’hôpital pour faire le parcours avec elles'', fulmine Mme Touré.
Pour Mme Touré, comme pour d'autres, ce sont les procédures qui retardent les débuts des travaux de réfection. ''On demande à Macky Sall de nous secourir. Nous sommes fatiguées, la maternité génère 20 millions de recettes mensuelles pour l’hôpital, sans parler des dégâts collatéraux dans les autres services. La maternité est à la portée de toutes les couches sociales avec une capacité d’accueil de 121 lits, 33 berceaux, 6 couveuses pour les bébés qui sont nés prématurément ou qui ont besoin de soins pour les nouveaux-nés de petit poids'', lance-t-elle. ''Les crèches se comptent par parcimonie dans le public. Le privé n'est pas accessible à toutes les femmes. Ailleurs, il faut casquer 50 000 francs par jour pour chaque bébé, alors que chez nous, il faut juste payer 4000 francs'', fait savoir la plaignante.
Prenant la balle au rebond, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) section Dantec, Pape Diébel Guèye, soutient que cette maternité est un symbole pour la femme africaine en général et sénégalaise en particulier. C’est également un centre de formation pour les gynécologues mais aussi les sages-femmes.
SALIOU DIALLO, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’HÔPITAL
''Les crédits pour démarrer les travaux sont disponibles''
Le sit-in du personnel de l'hôpital Aristide Le Dantec pour réclamer la réouverture de la maternité a fait réagir le directeur général de l'établissement, Saliou Diallo. Lequel a assuré que les autorités hospitalières sont en train de reprendre le marché.
Selon lui, le marché a fait l'objet de contestation de la part d'un des soumissionnaires. ''Les crédits nécessaires pour démarrer les travaux de la maternité sont disponibles. Il y a une des sociétés qui a contesté l’attribution du marché et l’ARMP (Autorité de régulation des marchés publics)... a estimé que l’entreprise qui a fait un recours avait raison. Ce qui fait qu'on a demandé à ce qu’on reprenne la procédure. Donc, ni la société qui a gagné le marché n’a été attributaire, ni celle qui a fait un recours également n’a eu le marché. Les choses se sont passées dans la plus grande transparence et aujourd’hui, l’ARMP a demandé à ce qu’on reprenne le marché'', a argué Saliou Diallo. Il a rappelé que l'un des premières visite du ministre de la Santé et de l'Action sociale, Éva Marie Coll Seck, a été à la maternité d’Aristide Le Dantec. Le directeur a promis de rendre compte à la tutelle qui ''va être beaucoup plus sensibilisée et elle se donnera les moyens de diligenter le dossier''. |
Viviane DIATTA
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