Pour épauler les artistes féminins et sensibiliser sur les droits des femmes
Dans le but de sensibiliser les femmes sur leurs droits et par ailleurs d’aider les artistes féminins à être productives dans ce contexte de pandémie du coronavirus, Gënji Hip-Hop organise la 2e édition du festival ‘’Waxal Sunu Bopp’’ les 11 et 12 décembre prochains.
La 2e édition du festival ‘’Waxal Sunu Bopp’’ aura lieu les 11 et 12 décembre, à l’initiative de Gënji Hip-Hop, un GIE de femmes artistes, féministes, d’activistes et de journalistes évoluant dans le milieu des cultures urbaines. Les activités de l’édition 2020, qui devaient se dérouler en présentiel, seront, en raison de la maladie du nouveau coronavirus, diffusées en live sur Facebook et YouTube, pour un épatant succès populaire. Le programme s’articulera ainsi autour de deux concerts et deux webinaires.
Pour les concerts, il y aura deux têtes d’affiche. Il s’agit d’artistes engagées pour la cause féminine répondant ainsi aux critères exigés pour jouer sur la scène de Genji. L’une, c’est Moonaya, une artiste de renom, qui a signé à Sony Music et qui vient d’être nominée au prix Découvertes RFI. L’autre est Sister LB. Elle fait partie des premières rappeuses qui ont osé jouer avec un orchestre 100 % féminin qui est l’orchestre Jiggen Yi.
Trouvée vers 13 h à la Maison des cultures urbaines de Ouakam en parfaite complicité avec les jeunes talents de Gënji, dans le cadre de la préparation de l’évènement, la présidente dudit regroupement de femmes, Ndèye Fatou Tounkara alias ‘’Wasso’’, a expliqué qu’à travers le festival ‘’Waxal Sunu Bopp’’, elles comptent aider les femmes artistes à être résilientes face à l’impact dévastateur de la pandémie. Le foulard chignon toujours bien enroulé autour de la tête, teint noir, souriante, elle déclare : ‘’L’idée, c’est d’encourager les artistes femmes à continuer de produire dans un contexte difficile. On a remarqué que cette année (malgré la pandémie) il y a eu beaucoup de productions, mais on n’a pas assez senti la présence des artistes féminins’’. ’’C’est la raison pour laquelle on a sélectionné huit artistes, en raison d’une tête d’affiche par concert. Ce qui fait quatre artistes par concert. Pour nous, ça peut encourager les autres à vraiment être productives et à participer à l’édition de l’année prochaine’’, a-t-elle ajouté.
‘’Je suis femme, je connais mes droits’’, est le thème du festival ‘’Waxal Sunu Bopp’’ de cette année. Une manière de donner l’occasion aux dames de parler elles-mêmes de leurs droits. Il s’agit plus précisément d’essayer de pousser les femmes à connaitre leurs droits, à savoir par où passer et à qui parler pour que leurs droits soient respectés. Ainsi, les concerts seront des moments privilégiés pour véhiculer des messages à l’endroit des femmes. ‘’Pour nous, c’est un espace de communication, d’expression des femmes. Nous, ce qui nous manquait, c’est de pouvoir parler entre femmes sur des thèmes qui nous concernent, de parler à cœur ouvert, sans avoir peur, sur des sujets sensibles dont on ne peut pas parler avec d’autres personnes et même avec la famille’’, a expliqué Wasso.
D’ailleurs, Gënji Hip-Hop a un autre projet qui entre dans le cadre des ‘’16 jours d'activisme''. Sur ce point, la rappeuse Sister LB, qui a l’humeur taquine, déclare sur un ton sérieux : ‘’C’est important quand les femmes décident de porter des initiatives. Et ça rejoint le nom du festival ‘Waxal Sunu Bopp’. Les femmes ont besoin de s’exprimer, parce qu’elles subissent beaucoup de violences verbales et physiques.’’
En ce sens, leur projet consiste à produire un single et un reportage vidéo sur le droit des femmes et leur santé mentale. Wasso informe que beaucoup d’associations de la société civile ont lutté ensemble pour que la loi évolue concernant le dernier point soulevé. Les femmes victimes de violences, quelles qu’elles soient, souffrent souvent de maux liés à ça. ‘’Mais nous avons remarqué que la question de la santé mentale des victimes n’est pas prise en compte dans les revendications. C’est pour cela qu’on insiste sur ça, cette année. Et nous espérons que ça va changer les choses et qu’une prise en charge mentale des victimes sera gratuite ou ces victimes auront certaines possibilités. Au Sénégal, dès que l’on parle de psychologue, les gens font allusion à la folie, alors que toute personne qui a un problème a besoin de l’assistance d’un psychologue’’, a-t-elle souligné.
BABACAR SY SEYE