Saint-Louis, capitale du cinéma africain
Organisé dans le cadre du programme Africadoc et conjointement avec les 12èmes rencontres de coproduction annuelles, le festival du film documentaire a réuni cette année à Saint-Louis des réalisateurs et producteurs de 13 pays africains et des diffuseurs de télé.
Les rideaux sont tombés sur le festival du film documentaire africain de Saint-Louis. Cette première édition a connu un grand succès, selon les organisateurs, car près de 50 films documentaires ont été projetés dans les écoles et autres espaces publics de Saint-Louis. D’ailleurs le choix porté sur la ville de Mame Coumba Bang est loin d’être fortuit vu son passé historique. Ainsi la cité va-t-elle bénéficier des retombées de ce festival. Et selon M. Jean Marie Barbe, membre du comité de l’organisation de ces rencontres documentaires, il est prévu une industrie de l’audiovisuel à Saint-Louis.
En effet, Afridoc (Rencontres Africaines du documentaire) souhaite y bâtir un outil, une industrie de l’audiovisuel pour en faire un lieu de rayonnement intellectuel au sens où ‘’les images qui seront produites sur cette terre couvée par le fleuve et la mer vont illuminer les écrans africains et ailleurs’’. A l’en croire, il s’agira de mettre en place des studios pour doubler les films dans les langues nationales.
‘’Il faut que les images d’Afrique soient vues par les Africains’’, a soutenu Jean Marie Barbe. Les initiateurs de préciser que le choix de la ville tricentenaire pour mettre en œuvre ce projet n’est pas hasardeux. ‘’Saint-Louis a une âme, c’est un creuset de la culture religieuse, universitaire, créative et artistique. Cette âme doit rayonner et franchir le pas du 21ème siècle et devenir l’un des lieux où l’image numérique va se développer’’, a ajouté Maty Kane Guèye d’AFRIDOC.
Au dernier jour du festival, des documentaristes ont été primés.
Le film ‘’Une simple parole’’ réalisé par Khady et Mariama Sylla, récemment primé à Hollywood, a été projeté lors de la soirée de clôture. Cette production est axée sur la tradition orale, le questionnement, le devenir de l’humain, le retour vers l’enfance et les humanités. Pour Mariama Sylla, cette distinction prouve que les réalisateurs peuvent travailler chez eux et exporter leurs œuvres. Trois prix ont été décernés aux lauréats désignés par le jury international à l’issue d’une compétition à laquelle avaient participé plusieurs réalisateurs africains.
Le grand prix long métrage est allé à deux documentaires : ‘’Examens d’État’’ réalisé par le congolais Dieudo Hamadi et ‘’Chantier A’’ de Tarek Sami, Lucie Dèche et Karim Loualiche. Le prix moyen-métrage a été attribué au Burkinabé Charles Auguste Koutou, avec son film intitulé ‘’Ma Mort m’appartient pas’’. Ce festival a été organisé dans le cadre du programme Africadoc et conjointement avec les 12èmes rencontres de coproduction annuelles.
Il a réuni cette année des réalisateurs, producteurs africains et européens et des diffuseurs télé.
Fara Sylla (Saint-Louis)