Dans la banalité du business au quotidien
Mis à part l'attraction constituée par le riz de la vallée et la bonne audience des produits aphrodisiaques venus de la sous-région, la Fiara de cette année semble manquer d'originalité, l'espace du Cices étant transformé en banal lieu de commerce comme on en voit en pagaille à Dakar.
La Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales (Fiara) de Dakar connaît, depuis ce jeudi 7 mars 2013, quelques difficultés liées à l’accès aux stands pour certaines entités déjà présentes sur place. Les régions de Kaffrine, Diourbel et Kaolack ont eu de la peine à rejoindre leurs emplacements respectifs, dans l'enceinte du Centre international du commerce extérieur du Sénégal. Sur place, toutes les 14 régions du Sénégal, censées être représentées à cette manifestation, devraient normalement être identifiables à partir des produits originaires de leurs localités. Ceci pour faciliter les échanges avec les autres exposants. Ce n'était pas le cas à notre passage sur les lieux.
Dakar, capitale du Sénégal, expose tous les produits nationaux et internationaux, alors que la Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales est, en principe, un lieu d’échanges de produits originaux qui tiennent compte de valeurs et de normes en vigueur. Ainsi des produits, habituellement prisés à Sandaga et dans les autres marchés de la ville, ont envahi les locaux du Cices. Notons au passage que le riz de la vallée est la vedette des produits existants.
Quand à la sous-région, elle est bien représentée (Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Bénin, Côte d’Ivoire….). Leurs stands sont spécialement garnis de produits de beauté éclaircissants, des aphrodisiaques, des plantes aux soins multiples, des tissus, des bijoux, sans oublier l’encens du Niger qui parfume en permanence les lieux. Une exposante malienne, la soixantaine passée, nous confie sous l’anonymat : «je vends et gagne beaucoup sur mes produits pour l’augmentation de l’appétit sexuel et contre l’impuissance». Confidence sans doute vraie, car la reporter d'EnQuête a pu voir de visu une dame payer un sachet d’une valeur de cinquante mille francs Cfa. Comme quoi, ce secteur, à lui seul, pourrait faire l’objet d’une foire à part entière.
Nonobstant le prix élevé du stand déploré par certains exposants (entre 600 000 et 700 000 francs Cfa) et l’étroitesse du lieu qui reçoit les bovins, caprins, ovins, cette 14e Fiara semble plutôt bien se passer. Même si certains exposants en arrivent à oublier que la foire est d'abord un lieu d’échanges de contacts porteurs de futures perspectives commerciales, et non un lieu de vente permanent de marchandises...
MARIÉTOU KANE
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