Sarkozy de retour à Tripoli
L'ancien président français Nicolas Sarkozy est de retour en Libye, mardi 19 mars, à l'invitation du Conseil local de Tripoli. Accompagné de son ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, il rencontrera aussi des membres du Parlement libyen et le Premier ministre, Ali Zeidan.
Nicolas Sarkozy était attendu mardi 19 mars à Tripoli, à l'invitation des autorités libyennes. La visite était initialement prévue en février, pour la célébration du deuxième anniversaire de la révolte, mais elle a été repoussée par crainte d'un attentat des nostalgiques du régime Kaddafi. Pour cette visite hautement symbolique, l'ancien président français doit être accompagné par Alain Juppé, son ministre des Affaires étrangères lors de la chute du « Guide ».
Depuis plusieurs semaines, celui qui, en mars 2011, fut le premier chef d'État à reconnaître les rebelles libyens et le Conseil national de transition (CNT) ne faisait pas mystère de son intention de se rendre en Libye « en ami ». Au cours de sa visite à Tripoli, qui doit durer quelques heures, il doit rencontrer le Premier ministre Ali Zeidan, selon une source gouvernementale libyenne, qui ajoute que ce déplacement a « pour but d'honorer une promesse faite aux autorités libyennes » par Nicolas Sarkozy.
« Nous l'avons invité [en 2012, NDLR] pour pouvoir lui exprimer notre gratitude et notre reconnaissance pour son rôle dans la révolution libyenne », a déclaré le chef du Conseil local de Tripoli, Sadat al-Badri.
Deuxième anniversaire de l'intervention
Un autre ancien ministre UMP, Dominique Perben, qui a un rôle de « conseil auprès du gouvernement libyen », accompagnera Sarkozy. Outre Ali Zeidan, que Sarkozy a vu longuement en février lors de la visite de celui-ci à Paris, l'ancien président français devrait rencontrer le Conseil local de Tripoli ainsi que des représentants du Congrès général national (CGN), la plus haute instance politique du pays, a ajouté M. Badri.
La visite de Sarkozy en Libye coïncide avec le deuxième anniversaire du lancement des opérations militaires de l'Otan, le 19 mars 2011 dans le cadre de la résolution des Nations unies 1973. Des avions français avaient alors bombardé un convoi des forces de régime de Kaddafi qui étaient aux portes de la ville de Benghazi (est), contrôlée alors par les insurgés.
Une enquête est toutefois en cours en France sur des accusations de financement illicite de la campagne de l'ex-président français en 2007 par le régime de Mouammar Kaddafi. À huit jours du second tour de l'élection présidentielle de mai 2012, le site d'information Mediapart avait publié un document attribué à un ex-dignitaire libyen, affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour « 50 millions d'euros » la campagne de Nicolas Sarkozy lors du précédent scrutin présidentiel de 2007. L'enquête avait été ouverte après une plainte pour "faux et usage de faux" de l'ancien président contre Mediapart.
J.A