La Sar promet un 2e test de son pipeline dans 3 jours
![](https://enqueteplus.com/sites/default/files/styles/article-default/public/main/articles/d9ce8ebaa20b515aff5d867d57f3995bb9c9c68b.jpg?itok=HwDHMaTP)
La Société africaine de raffinage (Sar) va procéder à un 2e test de son pipeline, dans 3 jours, pour confirmer ou infirmer si les écoulements d’hydrocarbures notés à la plage de Thiaroye-sur-Mer sont inhérents à une nouvelle fuite. L’annonce a été faite hier par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, lors d’une visite des lieux.
Les sources des fuites d’hydrocarbures notées à la plage de Thiaroye-sur-Mer demeurent toujours un mystère. Jusqu’ici, les services du ministère de l’Environnement et du Développement durable, qui s’activent sur le terrain, peinent à déterminer l’origine de ces fuites. En visite sur le site hier, le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, a d’ailleurs annoncé un deuxième test des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar) qui avait soutenu, dans un premier temps, que les fuites ne provenaient pas de ses installations.
Les travaux, qui vont durer trois jours, devront ainsi confirmer que ce ne sont pas des écoulements qui sont inhérents à une nouvelle fuite. ‘’Une fois cela confirmé, il sera établi que ce sont d’anciennes fuites qui se sont accumulées pendant des années. Le laboratoire en charge des premiers tests doit donner les résultats d’ici 16 h (hier)’’, annonce le ministre.
Selon Abdou Karim Sall, la Sar est déjà en train de faire les tests pour voir la provenance et l’origine de cette fuite. ‘’Le premier pipeline qui vient d’être remplacé a déjà fait l’objet d’un test pour vérifier son étanchéité. Il y a un deuxième pipeline pour finir avec les hypothèses que ce sont des fuites récentes. Il va falloir également mettre à l’épreuve ce pipeline en faisant la mise en eau et vérifier l’étanchéité’’, dit-il. En effet, le ministre a souligné qu’il y a des soupçons que ce sont des fuites anciennes qui se sont accumulées durant des années.
Aujourd’hui, avec la remontée de la nappe, ces hydrocarbures sont en train de refaire surface et de s’écouler vers la mer. ‘’La Direction de l’environnement avait demandé à la Sar de choisir un cabinet pour faire des prélèvements de l’eau de la mer et vérifier le niveau de contamination. D’autres tests sont en cours. Mais les actions qui sont prises vont dans le sens de préserver nos concitoyens contre une éventuelle pollution’’, renchérit M. Sall.
Ces actions passent notamment par l’interdiction d’accès à la plage, mais aussi la préposition des unités de lutte contre les incendies qui sont là en permanence pour surveiller les lieux. ‘’Nous continuerons à suivre cette situation, en rapport avec les autorités administratives et le DG de la Sar. Une équipe est à pied d’œuvre depuis le 16 janvier, pour trouver une solution définitive. Nous allons y arriver. Pour l’instant, il faut qu’on reste vigilant, en sécurisant la zone, et penser à décontaminer tout le sable qui, aujourd’hui, est souillé’’, estime le ministre de l’Environnement.
Abdou Karim Sall reconnait aussi qu’il est nécessaire de s’assurer que les espèces halieutiques ne sont pas contaminées par le produit. D’après lui, des tests ultérieurs vont être effectués pour garantir qu’il n’y aurait pas de risque. ‘’Parmi les mesures qui vont être prises par la Sar, figure la mise en place d’un sea-line. C’est-à-dire déplacer les pipelines de la plage vers la mer. Il faut sécuriser le trajet et la meilleure manière, c’est de le faire passer par la mer. De cette manière, on se mettra définitivement à l’abri d’une telle situation’’, assure-t-il.
Pour sa part, le maire de Thiaroye-sur-Mer a exprimé son inquiétude par rapport à ces fuites d’hydrocarbures récurrentes dans sa commune. ‘’Thiaroye-sur-Mer constitue la zone la plus traversée par les pipelines de la Sar. Ce qui fait qu’il y a toujours des fuites d’une quantité plus ou moins importante d’hydrocarbures de ces pipelines. Nous avons la malchance de les abriter et on s’en désole. Pour le moment, on ne connait pas la provenance du produit de cette fuite, ni les composantes’’, explique Ndiaga Niang.
A propos de la plage qui continue d’être fréquentée par les populations et particulièrement les enfants, malgré l’interdiction des autorités, le maire a soutenu qu’ils vont continuer à ‘’renforcer davantage la sécurité’’. ‘’C’est un risque pour les populations et plus pour les enfants qui se baignent en pleine mer. Vu qu’on ne connait pas encore les composantes de ce liquide et leurs conséquences sur leur santé’’, reconnait Ndiaga Niang.
MARIAMA DIEME