Publié le 25 Mar 2025 - 20:12
GÉOPOLITIQUE ET ÉDUCATION

La Cosydep pose le débat

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À l'occasion d’un ‘’Ndogou débat’’, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a mis en relation éducation et géopolitique.

 

Dans la mesure où les États sont incapables d'évoluer en vase close, de porter des œillères, sur l'évolution du monde et dans un contexte où l'USAID plie bagage un peu partout, la Cosydep s'interroge. En effet, le débat a été posé d'un point de vue éducatif. “L’USAID, au nom certes du développement international, mais ce qu'on ne nous dit pas, ce n'est pas gratuit. Les États n'ont que des intérêts. On se rend compte que nos désormais ex-partenaires, vu que Trump a coupé les robinets, étaient intéressés par deux secteurs en particulier : la santé et l'éducation”, explique le secrétaire général du Saemss, El Hadj Malick Youm.

“Toujours est-il que ce retrait américain pose le débat de notre souveraineté éducative et sanitaire. Ce divorce est aussi une aubaine pour nous, dans la mesure où il peut permettre un changement drastique de paradigmes, pour bâtir une école bien sénégalaise”, ajoute-t-il.

Monsieur Youm affirme que cet idéal est atteignable, si l’on y met les moyens adéquats. “Mais il faudra, dans ce cas, revoir le budget alloué à l'éducation. En 2023, celui-ci était de 1 000 milliards sur 7 000. Si l’on considère la population de jeunes et qui dit jeunesse, dit éducation, formation, le déséquilibre est notoire. Il faut revoir cette part encore famélique réservée au secteur de l'éducation”.

Lors de ce ‘’Ndogou débat’’, il a aussi été abordé la question palestinienne, mais toujours par rapport à l'éducation. “Les soldats israéliens bombardent systématiquement les hôpitaux, mais aussi surtout les écoles. Car ces deux endroits sont les premiers lieux de refuge des civils en temps de guerre. Mais aussi est surtout, s'attaquer à l'école notamment, c'est atteindre toute une civilisation”, affirme le professeur d'arabe et fervent défenseur de la Palestine Moustapha Segnane. Il renchérit : “Pour revenir dans un contexte sénégalais, l'Occident est présent dans nos curricula, car c'est lui qui finance notre éducation. Récemment, j'ai entendu parler du nouveau phénomène de la géopolitique, Harona Niang, débiter que le Hamas est une création d'Israël. C'est archifaux. Mais c'est parce que la mainmise occidentale sur notre éducation a été forte”.

À l'image de son prédécesseur, M. Segnane pousse pour une école sénégalaise épuisant les valeurs du pays. “On peut créer une école sénégalaise avec des ressources humaines disponibles, mais surtout financières insoupçonnées. La preuve, l'aide du Sénégal et d'autres pays africains vers la Palestine dépasse celle des pays arabes”.

Mamadou Diop

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