GESTION DU FONCIER AU SENEGAL
Des députés demandent une concertation nationale
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La polémique sur le foncier était également au cœur des débats, durant les travaux de la Commission aménagement du territoire. Les députés ont d’ailleurs demandé une concertation nationale sur la question.
La question du foncier, au Sénégal, continue de faire débat. Ainsi, face aux députés composant la Commission aménagement du territoire, de l’urbanisme, des infrastructures et des transports, avant son passage en plénière hier, le ministre de l’Urbanisme a été interpellé sur la question.
Mamadou Lamine Diallo et ses collègues ont, en effet, dénoncé un accaparement de la corniche au détriment des habitants. Ils ont, par conséquent, alerté sur les risques environnementaux de ces projets immobiliers. ‘’Les constructions au niveau du site des Mamelles ont fait particulièrement débat. Ils considèrent que ces espaces sont censés faire partie du domaine public maritime et méritent une protection particulière’’, souligne le rapport des commissaires. Les parlementaires regrettent que cette situation d’accaparement et du bradage du foncier soit également constaté dans la bande des filaos, à Guédiawaye, dans la forêt classée de Mbao, à Thiès, à Mbour…
Eu égard à cela, les parlementaires estiment qu’une concertation nationale sur cette problématique du foncier s’avère impérative pour la sauvegarde des intérêts nationaux.
Abdou Karim Fofana leur a répondu que l’occupation du littoral ne date pas d’aujourd’hui. ‘’Il y a une occupation traditionnelle et les occupations d’ordre économique d’intérêt public et les occupations privées qui ont fait l’objet d’affectation’’, a-t-il rappelé à cet effet. Avant de préciser que ces dernières datent d’avant 2012. D’après lui, les occupations des Mamelles, monument historique classé, en est une illustration. Il a réitéré d’ailleurs que les autorisations de lotir dans cette zone ont été signées en 2010 par la ville de Dakar. Abdou Karim Fofana rassure toutefois que l’arrêt des chantiers déjà entamés est effectif et un plan total de retrait des baux octroyés dans cette zone est prévu.
Le ministre est cependant d’accord qu’il faut une concertation sur les ratios relativement à son utilisation pour le tourisme, le cadre de vie ainsi que d’autres activités. Il pense ainsi qu’une application rigoureuse de la loi devient impérative. Abdou Karim Fofana a, par ailleurs, d’après le rapport de la commission, sollicité l’accompagnement des parlementaires pour un déguerpissement éminent du marché de Sandaga, ‘’sans heurt, ni accro, vu la réticence et la perplexité des commerçants’’.
HABIBATOU TRAORE
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