La tutelle annonce un flop
Selon la tutelle, la première journée de la grève de 48 heures décrétée par le Syndicat autonome des agents des impôts et des domaines (SAID) n’a pas connu de succès, avec un taux de grévistes ayant respecté le mot d’ordre autour de 11 %.
Le Syndicat autonome des agents des impôts et des domaines (SAID) a lancé un mot d’ordre de grève de 48 heures portant sur les journées des 15 et 16 juin 2023. Le directeur général des Impôts et des Domaines (DGID), à travers une note parvenue à notre rédaction, a déploré cette situation, d’autant plus que, selon lui, depuis son installation, le 17 février 2023, il n'a été saisi d’aucune plateforme revendicative. Et à chaque fois que les responsables syndicaux ont sollicité une audience, a précisé Abdoulaye Diagne, ils ont été immédiatement reçus. Les échanges se sont toujours déroulés dans un environnement serein. "Il en sera toujours ainsi’’, dit-il.
Il ajoute : ‘’Je viens de boucler une tournée nationale, au cours de laquelle j’ai engagé un échange direct avec tous les agents de la Direction générale des Impôts et des Domaines. L’essentiel de leurs préoccupations a été pris en charge puis satisfait et les perspectives s’annoncent meilleures, avec la mise en œuvre du Programme de rénovation et d’extension des services des impôts et des domaines.’’
En effet, les membres du Syndicat des agents des impôts et des domaines (SAID) réclament ‘’la restauration de la dignité de l'agent des impôts et des domaines ; l'amélioration des conditions de travail des agents de la DGID’’. Ils s’insurgent contre les ‘’manœuvres tendant à enlever les domaines de la DGID et réclament ‘’la mise en œuvre d'un plan de carrière des agents des impôts et des domaines’’. Ils souhaitent ‘’la défense et la garantie de la sécurité et des libertés de tous les agents de la DGID. Enfin, ils demandent la ‘’libération immédiate des collègues Bassirou Diomaye Faye et Waly Diouf Bodiang’’.
Le DG de la DGID d’ajouter : ‘’Je tiens à rappeler la sérénité et la responsabilité qui doivent inspirer chacune de nos actions dans l’intérêt supérieur de la nation. Les journées ciblées pour déclencher subitement un mouvement coïncidant avec une échéance importante dans notre mission régalienne de mobilisation des recettes, je rassure tous les citoyens, contribuables et usagers sur les dispositions qui sont prises pour garantir la continuité du service public et assurer à l’État les moyens de faire face à ses échéances et aux besoins des citoyens. Ensemble, mettons le cap sur l’essentiel".
Mais selon la tutelle, le mouvement de grève à la DGID pour la journée du 15 juin 2023 a été peu suivi. Selon les estimations les plus fiables, dit-on, le nombre de grévistes ayant respecté le mot d’ordre tourne autour de 11 %, sur toute l’étendue du territoire national. ‘’Ce n’est pas étonnant, lorsqu’on sait que l’autre syndicat de la DGID, le Staf (Syndicat des travailleurs de l’Administration fiscale) s’était très tôt désolidarisé du mouvement.
En outre, le motif principal invoqué (la libération de Bassirou Diomaye Faye) a pu sembler trop politique, trop éloigné des préoccupations légitimes des agents de la DGID. L’Administration fiscale a beau être le creuset originel de Pastef (Ousmane Sonko, Birame Soulèye Diop, Bassirou Diomaye Faye et Waly Diouf Bodiang sont des inspecteurs des impôts et des domaines), tous ses agents ne sont pas des pro-Sonko, loin de là. Car c’est aussi l’Administration qui a produit Amadou Ba, Cheikh Ahmed Tidiane Ba, Abdoulaye Niane, Mame Boye Diao, Mamadou Guèye, Mouhamadou Diaité, Maguèye Boye, etc. Des cadres qui jouent ou ont joué les premiers rôles au sein de Benno’’, explique-t-on.
D’ailleurs, nos interlocuteurs sont d’avis que la grève de ce 15 juin 2023 n’a eu aucun impact sur le recouvrement des recettes. ‘’En cette seule journée, un montant record de taxes a été collecté : 56 403 169 101 F CFA, contre un montant de 44 114 186 932 à la même période de 2022’’, renseignent-ils.
AMADOU FALL