Publié le 18 Feb 2015 - 16:30
GREVE DES ENSEIGNANTS A MBOUR

Le mot d’ordre massivement suivi

 

La grève a été une réussite totale dans la commune de Mbour. Les enseignants ont suivi le mot d’ordre de grève décrété par le syndicat. Dans certaines écoles, seuls les enseignants de classe de CM2 ont fait cours.

 

L’école renoue avec la grève. Dans la commune de Mbour, le mot d’ordre décrété par le Grand cadre des syndicats de l’enseignement a été massivement suivi. A l’école Mbour 1, qui est le premier groupe scolaire de la commune créé en 1921, les enseignants ont déserté les cours à partir de 9h. Hier, à l’entrée de l’école, vendeuses de cacahuètes, de bonbons et autres friandises tant prisées par les potaches se tournaient les pouces. A 10h, les enfants avaient déjà vidé l’école ; et la cour, toujours animée à cette heure de la matinée durant les jours de classe, était déserte. On aurait dit une cathédrale.

Dans la cour toutefois, trois personnes : une Dame et deux hommes discutent. L’adjointe du directeur qui fait partie du trio refuse de parler et nous guide vers le bureau de son supérieur. Seul dans son bureau en train de lire un journal, le directeur Modou Cissé souligne qu’il n’était pas au courant de la grève. ‘’C’est lorsqu’un enseignant est venu ce matin signer le cahier de présence qu’il m’a informé qu’ils allaient faire un débrayage aujourd’hui et une grève demain. Malheureusement, le constat est là : tous les enseignants ont vidé l’école et il n’y a pas de cours. Le seul cas que nous considérons comme ne faisant pas partie de la grève est une dame qui eu une permission pour aller se soigner. Il y a de cela 5 jours qu’elle a déposé la demande de permission’’, constate amèrement le directeur. 

Sur ces entrefaites, entre une jeune fille, après avoir frappé à la porte. L’élève vient demander des renseignements : « Monsieur, il y a des camarades qui disent que demain il n'y a pas cours ? » demande-t-elle au directeur qui lui répond : « Vos enseignants ne font pas cour demain. Donc, vous reprenez le jeudi à 8h ». Quelques exceptions toutefois. « Les enseignants des classes d’examen ont fait cours. Ils ont dit qu’ils préfèrent rester en classe, parce qu’il y a un programme à terminer avant la fin de l’année scolaire. Cela est dû à l’affection qu’ils ont pour les enfants. Mais je ne sais jusqu’où ils iront. Peut-être que demain ils ne feront pas cours. Seul Dieu Sait », ajoute le directeur fataliste.

Interpellé, le président du CGE (comité de gestion de l’école), Madara Lèye, invite l’Etat et les syndicats d’enseignant à se retrouver autour de la table, parce qu’au finish, ce sont les enfants qui vont en pâtir. «J’ai un sentiment partagé. Premièrement, je m’en réjouis. Parce que si ce n’était pas la grève, un journaliste ne viendrait jamais s’enquérir de la situation de l’école et l’autre sentiment est le chagrin de voir des jeunes qui ne font pas cours à cause de la grève des syndicats », peste Lèye. L’occasion faisant le larron, le président du CGE et le directeur en profitent pour décrier la vétusté des salles de classes et le manque de matériel auxquels ils font face. En effet, l’école a accueilli les premiers pas de tous les édiles qui se sont succédé à la mairie de Mbour jusque-là.  «N’eût été le soutien de quelques bonnes volontés, c’est sûr que nous n’allions jamais nous en sortir. La dernière aide nous est venue d’un nommé Abdou Bakhoum, opérateur économique qui a financé la construction de la dalle de l’une de nos classes», font-ils savoir.

Victoire

Au niveau du Grand cadre des syndicats, on crie victoire. «C’est l’Etat qui est le seul responsable de la situation. Depuis maintenant un an, les accords que nous avions signés n’ont pas été respectés. Il y a aussi une lenteur administrative dans la gestion des carrières. Et ceci n’est que le début du combat», avertit Ardo Fall, coordonnateur du Grand cadre et secrétaire général de section UDEN de Mbour. Lors du sit-in organisé devant l’inspection d’académie de Mbour 1, les extrémistes ont jeté l’opprobre sur les syndicalistes qu’ils accusent de jouer un faux jeu. «À chaque fois que nous menons un combat, avant qu’on ait satisfaction, les syndicalistes lèvent le mot d’ordre après avoir obtenu une petite signature. Et viennent nous tympaniser avec des phrases : nous sommes des pères, des parents d’élèves, nous sommes des patriotes. Il faut que cela cesse », pestent quelques jeunes enseignants qui prônent le jusqu’au-boutisme.

André BAKHOUM (MBOUR)

 

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