Publié le 3 Jan 2025 - 13:27

Halte à l’imposture !

 

L’imposture est un phénomène qui n’est pas nouveau au Sénégal où sa progression ne cesse de proportionner. Quelle soit intellectuelle ou professionnelle, elle est une action délibérée à se faire passer pour ce qu'on n'est pas, pour ce qu’on n’a pas et son utilisation en tant que mode de manipulation est à des desseins d'escroquerie. 

Aucune loi ne prohibe d’enjoliver son Curriculum Vitae en valorisant ses compétences professionnelles ou son cursus scolaire. L’imposture, c’est d’y prévaloir un titre, un diplôme, un cursus qu’on ne possède pas ou d’y inventer un parcours professionnel inexact. Bizarrement à chaque fois qu’il y a un changement de régime au Sénégal, des profils débarquent et incarnent  avoir reçu une solide formation académique ou avoir obtenu une riche expérience professionnelle afin d’accéder à des strapontins. Or, le doute est toujours permis dans ce Sénégal en miniature où tout le monde se connait principalement dans la diaspora où les intègres ou les inconnus des services ne font pas de bruit. Parmi les quelques exemples d’imposture nous pouvons citer le cas de ce Monsieur qui s’arroge le titre de Professeur Titulaire des Universités dans une université française où il n’est que simple intervenant saisonnier et encore à temps partiel.  Entre guillemets mentir dans le milieu de l’enseignement est un fait gravissime particulièrement dans le Supérieur qui est un espace prospection, de persécution intellectuelle et d’anticipation où il serait très dangereux de transmettre des inepties à des apprentis qui doivent servir et participer à l’émergence économique du pays.

Bref, ce milieu n’est pas un espace d’escroc intellectuel ou financier. Et, heureusement que l’Enseignement supérieur français est très prudent et exigeant en termes de recrutements de son personnel : les enseignants chercheurs, le personnel hospitalo-universitaire, les BIATSS, les personnels de bibliothèque, les ITRF, les AENES, les personnels médicaux, les personnels contractuels, les personnes en situation de handicap etc. Ensuite, n’importe quel plaisantin n’est pas enseignant chercheur en France. Ce corps d’élite est une appellation protégée constituée que des maîtres de conférences et des professeurs des universités. Ce sont des textes règlementaires qui définissent le statut d’enseignant chercheur : Décret n° 2019-1108 du 30 octobre 2019 modifiant le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 (J.O.R.F. du 31 octobre 2019) et autres textes règlementaires.  

Et, d’ailleurs, par essence, un Professeur des Universités symbolise un laboratoire d’idées, de facto, il a un statut et il n’a pas le temps d’errer de gauche à droite tout simplement parce qu’il a des recherches à vulgariser, il a des étudiants à encadrer, il doit gravir ses trois (3) grades composés d’une seconde classe qui comprend 7 échelons ; d’une première classe qui comprend 3 échelons ; et enfin d’une classe exceptionnelle qui comprend 2 échelons. Grosso modo, un universitaire est de bonne foi, il est accessible, il est très ouvert d’esprit et surtout à la critique, il n’a pas un passé de voleur (94 000€ Paris 2012 ; 60 000$ Tripoli 2002 ; etc . la liste est non exhaustive pour un trop mêlé à des histoires d’argent) et il n’est pas animé d’une volonté de tromper la puissance publique, l’opinion et le Landerneau politique. En somme, la morale est qu’un Homme politique qui s’autoproclame Professeur d’Université doit être intègre et irréprochable afin d’avoir une chance d’obtenir un poste mérité mais pas menaçant avec des jargons à deux balles : « si tu portes atteinte à mon honneur je ferai valoir mes droits et je vais t’ester en justice ». Comme le disait Molière « Qui se sent morveux, qu'il se mouche ».

 C’est dans cette dynamique que je saluerai mes grands frères et brillants esprits qui honorent le Sénégal dans le milieu universitaire  de l’hexagone: Alioune Badara Fall Professeur des Universités, agrégé de Droit Public à l'Université Montesquieu Bordeaux IV ;  le sénégalo-mauritanien Mohamedou Ly  Professeur de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire à l’Université de Nantes ; Ababacar Mbengue Professeur agrégé de l’Université de Reims Champagne-Ardenne ; Professeur Moussa Thioye Doyen de la Faculté de droit de l’université Toulouse 1 Capitole. Je peux aussi citer avec fierté quelques renoms outre atlantique tels que le Khadiyatoulah Fall de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ; Ndiaga Loum Professeur titulaire à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) ;  le brillant Youssou Gningue Professeur de Mathématiques de la Laurentian University canadienne ; les Professeurs Souleymane Bachir Diagne  et Mamadou Diouf de la Columbia University, Felwine Sarr Professeur à Duke University et autres matières grises  sur une liste non complète qui ont placé très haut la barre du Sénégal bien réconforté dans le concert des nations et particulièrement par leur intégrité infaillible.

Grosso modo, cet exemple sur l’enseignement parmi tant d’autres, prouve que l’imposture intellectuelle et professionnelle est en plein boom et affecte tous les secteurs primordiaux qui ne sont pas épargnés. Et, les agissements de ces malhonnêtes devraient conduire notre régime actuel à faire très attention pour ne pas valider des promotions conclues sur la base de déclarations inexactes, mensongères et frauduleuses et à diligenter avec rigueur les enquêtes de moralités, administratives, judiciaires et financières sur ces personnes issues de diaspora particulièrement celles de la France où des fraudeurs ont pignon sur rue. Et, il m’est loisible de saluer les compositions des cabinets du Président de la République Son Excellence Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Son Excellence Ousmane Sonko qui sont des pivots d’excellence ultra stratégiques, hyper sensibles et qui ont pour l’instant échappé à cette zone d’ignorance.

Pour conclure, une imposture dans n’importe quel domaine est une infraction pénale placée sous les chefs d’accusation de faux, usage de faux et de faux etc. Le particularisme Sénégalais devait s’inspirer du célèbre écrivain français  Joseph JOUBERT qui disait « la crédulité se forge plus de miracles que l’imposture ne peut en inventer ».

Par Cheikh Sidiya DIOP,

Secrétaire général de la Ligue des Masses (L.M)

dcheikhsidiya@yahoo.fr

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