Publié le 30 Jul 2024 - 10:12
HOTELS, BARS, RESTAURANTS & FAST FOOD…

Une situation difficile ?

 

Depuis la Covid-19, le secteur de l’hôtellerie file le mauvais coton, malgré lui, au Sénégal. Des hauts et des bas donc, à l’endroit des travailleurs-salariés marqués par une situation déplorable ; mais surtout, à l’égard d’un certain patronat investisseur [en conformité avec la réglementation en vigueur], pourvoyeur d’emplois stables et non précaire, dans un passé récent… jusqu’à l’arrivée du décret 2009-1412 du 23 décembre 2009 fixant la protection particulière des travailleurs employés par des entreprises de Travail temporaire et les obligations auxquelles sont assujetties ces entreprises et, celui n°2015-777 fixant les règles applicables au contrat de stage.

En raison qu’en plénière relativement à ladite Covid-19, qu’à la date du mardi 29 décembre 2020 : «pour le vote du projet de loi n°23/2020 portant ratification de l’ordonnance n°001-2020 du 08 avril 2020 aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie, les députés avaient déploré le phénomène». D’où l’ordonnance prise par l’ancien président de la République dans le cadre de la loi d’habilitation, interdisant tout licenciement individuel et collectif autre que celui motivé par une faute lourde et garantissant, par la même occasion, la rémunération du travailleur à hauteur de 70% pendant la période de chômage technique, qui a été respectée par certaines entreprises. Et pour d’autres : non !

Malheureusement, les travailleurs-salariés, les délégués du personnel en entreprise, les syndicats de base et les centrales syndicales ne s’étaient pas approprié le projet. Celui-ci aurait du faire l’objet d’une bonne approche de communication, d’informations et de sensibilisation en milieu du Travail, par un accompagnement judicieux. Que nenni !

Ponctuellement, après plus de (3) trois mois de gouvernance par le couple [PRESIDENT/PREMIER MINISTRE] : l’inquiétude s’agrandit et la peur prend des proportions troublantes à l’endroit des investisseurs, des salariés et des populations démunies… en termes de charges fiscales, d’impôt, d’amplification du chômage [à la RTS, à la LONASE et dans des organes de presse entre autres] et par d’éventuels redressements dans certaines entreprises.

En ce sens, quelle approche sociologique, quelle pédagogie et quel dialogue social inclusif faut-il asseoir, entre les (3) parties [les travailleurs-les employeurs-les gouvernements] ? Ne devrait-on pas respecter les normes préétablies de la procédure de licenciement économique ?

En raison que les hôtels englobent tout un ensemble, à l'opposé des simples restaurants avec «chicha» ; les sandwicheries, les grillades de volailles et dibiterie. Ils sont des établissements commerciaux qui louent des chambres ou des appartements meublés pour un prix journalier. Ils engagent un personnel qualifié [personnel de Direction – bureau-réception ; personnel de restauration – bar ; personnel de café ; personnel de cuisine ; personnel de cafétéria et de pâtisserie ; personnel des étages ; personnel d’entretien ; personnel divers] avec des salaires lourds et des charges exorbitants.

Attendu que la rude concurrence dans ce milieu entre les auberges et les fast-foods qui servent des repas à des prix abordables, basés sur la distribution à toute heure ; de quelques produits dont la préparation est entièrement automatisée qui peuvent être consommés sur place ou emportés sous emballage, sont à prendre en considération. Il en est de même, quant aux bars : des débits de boissons dont une partie est aménagée pour consommer debout ou assis sur des tabourets hauts devant un comptoir… comme également, l’informel dans des coins des rues ou des emplacements publiques [de manière anarchique], sans aucune charge, cherchant à sortir du bout du tunnel.

En raison qu’il n’est pas surprenant de constater sans complaisance, mais en toute citoyenneté et en toute honnêteté, que les procédures adoptées par ce nouveau Gouvernement ne semblent pas s’apercevoir, que l’Etat demeure une continuité. Que les règlements de compte et les périodes de campagne électorale sont derrière le peuple et qu’il s’agit [urgemment], d’aller vite en besogne et de l’avant avec des hommes compétents, pour résorber le chômage ; de booster l’économie sénégalaise dans un processus méthodique, aux fins de rassurer les entreprises du secteur privé, et dans leur progrès et dans leur stabilité. Or, tel n’est pas le cas. En tous les cas, la CNTS a sa propre logique dans les enjeux socio-politiques.

Attendu concomitamment, il en est de même dans le secteur du bâtiment bloqué, le milieu de l’immobilier, du commerce alimentaire, de la boulangerie et le gardiennage entre autres… en termes de croissance et de perspectives : une récession économique semble prendre le dessus.

Attendu que dans cette atmosphère sociale indescriptible, les travailleurs sont fatigués, ballotés injustement, humiliés, pressurés et jetés à la poubelle… comme si le salaire [la contrepartie de l’effort fourni], n’est point un dû. Qu’en penserait le ministre du Travail susceptible d’évaluer ou de faire évaluer les inspecteurs & les contrôleurs de Travail dans leur mission et annuellement ? Ne devrait-il pas [instamment], susciter une concertation nationale entre tous les secteurs, tous les acteurs, tout le patronat sénégalais, les centrales syndicales les plus représentatives, le Haut conseil du dialogue social et les juridictions sociales ?

Attendu que trop de fiscalité tue la fiscalité dans la démarche nouvelle du gouvernement du Premier des ministres. Et pour dire vrai, dans le discours du président de la République au Sommet de Paris disait-il : «Si nous voulons que les choses changent, il nous faut changer les règles du jeu». Mieux, dis-je : Il faut nécessairement et obligatoirement, changer les comportements, parce que le système, c’est NOUS. Et qu’il ne s’agit pas de propagande : une activité intellectuelle non imposée et gratuite. Il s’agit plutôt, de discipline, de citoyenneté majeure et de respect de la Constitution dans toute son application et son applicabilité… sans guerre d’intérêts personnels.

Qu’en un mot et en tout, il y a bien lieu, de permettre au secteur de l’hôtellerie de remplir sa mission auprès des populations. Une situation somme toute, difficile à cerner avec un gouvernement sans boussole. «Lèkett Kessé Nakhouli Bey» !

 

IBRAHIMA KHALIL MENDY

PRESIDENT DU MOUVEMENT

DES PERMANENTS CNTS

 

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