Publié le 14 Sep 2023 - 23:10
IBRAHIMA BARRY (DG DES SERVICES FISCAUX DU SÉNÉGAL, MEMBRE DU SNE APR)

''Macky Sall mettra sa machine électorale à la disposition d'Amadou Ba''

 

Président du Conseil départemental (PCD) de Vélingara et directeur des Services fiscaux du Sénégal et membre du SNE (Secrétariat national exécutif) de l'Alliance pour la République (APR), Ibrahima Barry sort de sa réserve, au lendemain de la décision du président Macky sur le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Dans cet entretien, il soutient qu'un choix ne pouvait être plus objectif que celui porté sur Amadou Ba, expliquant que le PM a recueilli le plus de soutiens. Mieux, rassuré par ce choix, M. Barry indique aux détracteurs du PM que Macky Sall mettra à la disposition de ce candidat sa machine électorale.  Par rapport aux candidatures dissidentes, il soutient que les frustrés ne sont que de simples ''rêveurs''. D'ailleurs, il notifie à son ''frère'' Mame Boye que Vélingara, le grenier politique de la région de Kolda en matière d’électeurs, ''est entièrement acquis à Macky Sall''.

 

Macky Sall a finalement désigné Amadou Ba comme candidat de la coalition BBY. Quel commentaire avez-vous de cette décision du président ?

Tout le monde s’était engagé à soutenir le candidat qui sera choisi par le président Macky Sall. Aujourd’hui, la décision est tombée. Le président a porté son choix sur le Premier ministre Amadou Ba. Je voudrais tout d’abord saluer cette décision objective, en tout cas, féliciter le président de la République pour sa clairvoyance. Il a choisi le candidat de façon objective, parce que ce sont les compétences d'Amadou Ba qui ont été mises en avant. C’est un homme qui connaît bien le Plan Sénégal émergent (PSE). C’est quelqu’un qui a géré le portefeuille stratégique de l’économie et des finances et il a participé à l’élaboration du PSE qui est la boussole du gouvernement. C’est un homme compétent qui a les qualités intellectuelles et humaines. C’est un rassembleur, un homme de paix, pondéré. Il faut dire aussi que beaucoup d’autres personnes pouvaient être choisies. Mais un choix ne pouvait être plus objectif que celui porté sur Amadou Ba. Je suis en phase avec le président de la République. Je salue cette décision et me range derrière cette décision.

Alors, pourquoi il y a eu des candidatures dissidentes ?

C’était attendu. Mais celui qui choisit élimine forcément. Un choix ne peut pas faire l’unanimité. Rappelons que même Dieu ne fait pas l’unanimité. Donc, personne ne peut faire l’unanimité. Mais il faut rappeler que c’est lui le candidat consensuel, il a recueilli le plus de soutiens.

Le mode opératoire pour la désignation du candidat a été le plus inclusif possible. On a écouté les candidats, on a fait des sondages et le Premier ministre Amadou Ba est venu largement devant. C’est un choix consensuel. Mais consensuel ne veut pas dire unanimité. La majorité s’accorde à ce qu’Amadou Ba soit candidat. Cela a été fait, mais naturellement. Il y a toujours des gens qui ne peuvent pas être d’accord. Je les comprends ; on est en politique. Ceux qui se disent candidats, ils ont des ambitions personnelles. Mais il faut oser dire qu’une candidature est une affaire sérieuse qui doit se justifier. On ne peut pas se lever un bon jour, se regarder dans une glace et on se dit qu'on se présente à une candidature.

La candidature d’Amadou Ba est incontestable en ce sens qu’il ne lui reste qu’une seule marche au niveau des escaliers. Il a été tour à tour directeur, ministre, Premier ministre. C’est pourquoi je dis qu’une candidature doit être légitime. On a parlé d’une carrière professionnelle riche et diversifiée. Le président Moustapha Niasse a éloquemment expliqué les raisons qui ont valu à Amadou d’être désigné, notamment cette carrière professionnelle diversifiée. Je pense que si l’on est candidat, on doit pouvoir le justifier. Mais on les comprend, ils sont libres. Et il n’est pas interdit de rêver aussi, même si chacun peut voir midi à sa porte.

Nous prenons acte de ces décisions. Nous leur souhaitons aussi bon vent et bonne chance. Mais quant à moi, en tant que membre du Sen de l’APR (Alliance pour la République) et président du Conseil départemental de Vélingara, je soutiens la candidature et je vais me donner entièrement pour que le choix du président soit élu brillamment dès le premier tour au soir du 25 février 2024.

Les candidatures de Mame Boye Diao et d’Aly Ngouille Ndiaye sont-elles sérieuses ?

Je suis de nature optimiste. Pour les deux candidatures qui sont confirmées, je pense qu’elles ne sont pas de nature à pouvoir nous empêcher de gagner. Je ne minimise pas, mais je sais le travail que le président a fait. Notre candidat a un appareil, il a le soutien du président de la République. Je pense que cela peut nous valoir, avec l’implication de tous les responsables qui sont restés fidèles au président, si tout le monde mouille le maillot, on travaille d'arrache-pied, on pourra réussir le pari d’élire Amadou Ba dès le premier tour.

Mais certains estiment qu'Amadou Ba n'a pas de base politique.

Je rappelle qu’Amadou Ba, au-delà de sa dimension de technocrate, est également un acteur politique. Il a milité au Parti socialiste, il a été conseiller municipal aux Parcelles-Assainies avec le régime socialiste. Mais également, il a fait gagner à la coalition BBY ici à Dakar pendant le référendum de 2016 et les Législatives de 2017. Ceux qui disent qu’il n’a rien gagné, il faut leur dire qu’il n’a pas été candidat pour perdre.

Nous sommes rassurés. Et il faut rappeler que comme aux USA, au Sénégal, avec cette élection, le président Macky Sall est le grand électeur. Il l'est doublement, car c’est lui qui a choisi et c’est sa machine électorale qu’il mettra à la disposition du candidat. C’est lui l’arbitre de cette échéance. Je pense qu’Amadou Ba a toutes les chances.

Quelles relations entretenez-vous vous avec le Premier ministre ?

Ce sont d’abord des relations professionnelles. Il est d’abord mon patron, il a été mon chef de centre, celui des grandes entreprises en 2002. Il a été mon directeur en tant que directeur des Impôts, mon ministre. Il a toujours été mon patron et j’ai eu à travailler directement avec lui. Je le connais.

Dans la région de Kolda, la décision de Mame Boye Diao peut-elle influencer les électeurs à même de peser sur les enjeux ?

Au niveau du département de Vélingara, Mame Boye Diao est un frère, c’est mon ami d’enfance, nous sommes du même terroir. Tout ce que je peux dire sur sa candidature, c’est de lui souhaiter bon vent et bonne chance. Mais parler politiquement, le département de Vélingara est entièrement acquis à Macky Sall. D’autant que Vélingara est le grenier politique de la région de Kolda en matière d’électeurs. Nous avons plus de 110 000 électeurs. Ce n’est pas rien.

Le parti d'Ousmane Sonko est supprimé. Nous allons vers une présidentielle sans la participation de celui qui est considéré comme étant le principal opposant du régime. Cela est-il concevable ?

Mais tout ça n’est pas clair. Comme on le sait, il y a un organe qui est chargé de voir et de valider les candidatures. C’est le Conseil constitutionnel. Le processus électoral se poursuit. À partir du 27 (septembre), les candidats vont commencer à collecter les parrainages et le dépôt des candidatures est prévu pour le mois de décembre. À partir du mois de décembre, quand le Conseil constitutionnel aura arrêté la liste des candidats, on pourra commenter. Il est prématuré de faire des probabilités.

Il est radié du fichier électoral et il est en prison.

Ousmane Sonko, quoi qu’on dise, c’est mon frère, c’est un de nos collègues et je ne me réjouis jamais du malheur des autres. On ne souhaite pas vivre certaines épreuves. Ce que nous pouvons, c'est prier pour lui.

BABACAR SY SEYE

Section: 
Aly Ngouille Ndiaye
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES DU 17 NOVEMBRE 2024 Les nouvelles directives du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique
Élections législatives
Dissolution assemblée nationale
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES : Le président Diomaye attendu ce week-end à New York
DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE Diomaye passe à l’acte
DISSOLUTION ASSEMBLÉE NATIONALE : BBY parle de ‘’parjure’’ de Diomaye Faye
DISSOLUTION ASSEMBLÉE NATIONALE : Un problème de timing et d’opportunité
ASBB
POUR AVOIR UNE ASSISTANCE EN CAS DE PROBLÈME : Les femmes entrepreneures invitées à s'assurer
ÉMIGRATION CLANDESTINE - DRAME DE MBOUR : 25 corps déjà inhumés, 6 en attente d'identification
EXÉCUTIF VS LÉGISLATIF : Hypothétique DPG
INTERDIT DE SORTIE DU TERRITOIRE NATIONAL, ABDOULAYE SOW RÉAGIT : ‘’Ousmane Sonko se trompe gravement’’
LANCEMENT PROCESSUS DE CRÉATION D’UN NOUVEAU PARTI POLITIQUE : Amadou Ba pille BBY et l’APR  
INTERVIEW - BADARA POUYE (MOUVEMENT DES CADRES DE PASTEF) “Le président est dans une logique d’apaiser le climat social”
DIOMAYE FIXE LE CAP : DPG, vendredi 13 septembre
Africtivistes
ASSEMBLÉE NATIONALE : Le projet de loi de règlement pour la gestion 2022 retiré de l’ordre du jour de la session extraordinaire
LÉGISLATIF VS EXÉCUTIF : Entre dilatoire et imbroglio juridique
THIÈS - VISITE DE TRAVAIL DE L’AMBASSADRICE DE LA TURQUIE : La capitale du rail à l’heure turque