Publié le 17 Dec 2012 - 00:55
INFANTICIDE

Marie Tina prend 5 ans ferme

 

Pour avoir tué son enfant à la naissance, la dame Marie Tina Bleck a été condamnée, hier, par la Cour d’assises de Dakar, à cinq ans de travaux forcés pour infanticide.

 

Mère de trois enfants, Marie Tina Bleck, en prison depuis 2008, ne retrouvera les siens qu’en novembre 2013. Date à laquelle prendra fin sa peine de cinq ans de travaux forcés. Âgée de 36 ans, elle avait quitté son mari violent pour se réfugier à Ziguinchor, auprès de son grand-père. Durant cette période de séparation, elle tombe amoureuse d’un certain Fara Dacosta et contracte une grossesse. Mère de trois enfants, elle a peur d’être la risée de ses parents. C’est pourquoi, en juin 2008, elle débarque à Dakar. Employée comme domestique par la dame Fatou Guèye Faye, elle cache sa grossesse.

 

Quand elle accouche dans la nuit du 17 au 18 novembre 2008, elle met le bébé dans un sac en plastique, avant de garder le cadavre dans l’armoire. Alors qu’elle espérait pouvoir se débarrasser du corps le lendemain, Marie Tina est trahie par une abondante hémorragie. Évacuée au centre de santé Nabil Choucair, le médecin décèle un avortement. Mais, la patiente nie avoir accouché. Face aux menaces de dénonciation de sa patronne, elle dévoile sa cachette, mais réfute catégoriquement l’infanticide.

 

''L’infanticide est le drame des femmes pauvres.’’

 

Quatre ans après les faits, Marie Tina Bleck persiste toujours dans ses dénégations. ‘’L’enfant ne respirait pas et n’a pas crié’’, a-t-elle déclaré hier, à la barre de la Cour d’assises de Dakar. L’accusée a aussi soutenu qu’elle n’a jamais caché sa grossesse qui, selon elle, est l’œuvre de son mari. Une allégation contraire au témoignage de sa patronne. L’infirmière, a soutenu Tina lui disait toujours qu’elle était malade mais elle avait refusé d'aller se faire consulter lorsqu’elle lui avait trouvé un rendez-vous médical. Ensuite, ‘’lorsque j’ai constaté beaucoup de sang dans les toilettes, après son accouchement, elle m’a dit que c’étaient ses menstrues'', a révélé la dame.

 

Conforté par ce témoignage et l’absence de visites médicales, l’avocat général a requis 15 ans de travaux forcés. Donc, de l’avis de Salobé Gningue, Tina Bleck est coupable, car elle n'a montré aucun signe de remords. Pour la défense, il n’y a aucune preuve viable montrant que l’enfant était vivant. C'est pourquoi, Mes Ndèye Ndack Lèye et Abdou Dialy Kane ont plaidé l’acquittement au bénéfice du doute. Mettant l’accent sur les conditions de vie de leur cliente, ils ont estimé que celle-ci a dissimulé sa grossesse pour ne perdre son emploi''. ''L’infanticide est le drame des femmes pauvres’’, ajoutera Me Kane. La défense n’a pu convaincre la Cour qui a condamné Marie Tina Bleck à cinq ans de travaux forcés.

 

FATOU SY

 

 

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