Quand le sport se met au service du social
À l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui approchent à grands pas, l'Agence française de Développement a organisé un événement consacré au sport. Le thème central de cette initiative était : « Le Sport, un moteur de changement social ».
Quelques jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris, l'Agence française de Développement a souhaité se mettre au diapason. Avec le soutien de l'Institut français de Dakar, l'AFD a organisé une rencontre pour discuter du rôle du sport en tant que moteur de changement social. Lors de ce panel, les intervenants ont partagé leurs expériences et témoignages sportifs.
« Avec les mineurs en quête de réinsertion, il faut avouer que le sport, et l'escrime en particulier, a été un outil formidable pour atteindre nos objectifs, en particulier pour une reconstruction mentale. Les résultats sont impressionnants. Sur plus de 600 jeunes rééduqués avec l'escrime, qui, il convient de le rappeler, n’a pas été pratiquée dans un but de compétition, aucun n’a récidivé. De plus, ces enfants ont souvent une influence positive sur leurs camarades », a expliqué le magistrat Thierno Demba Sow de l'association Sourire de l'enfant. M. Sow a également détaillé les modules mis en place pour aider les mineurs. « Concrètement, nous essayons de développer l'estime de soi, d'accepter le regard des autres et les avis contraires, et d'apprendre à se responsabiliser socialement. Nous initions les mineurs au self-control, à la tolérance et, un point également très important, au développement cognitif de l'enfant. »
Selon le magistrat, cette méthode, éprouvée à plusieurs reprises, leur a valu une reconnaissance non seulement nationale, mais aussi internationale. « Avec les excellents résultats que nous avons obtenus au fil des années, partout dans le monde, on souhaite essayer ce 'made in Sénégal' pour réinsérer les jeunes dans la société. Au Brésil, au Maroc et, plus près de chez nous, en Côte d'Ivoire, ils veulent essayer cette approche. »
Outre l'escrime, la boxe a également été au cœur de cette initiative. Assane Alfred Ndiaye, fondateur de l’association Keur Espoir et du Yakaar Boxing Club, considère le sport comme un « passeport social » et insiste sur la capacité du sport à briser les barrières sociales. « Au sein du club, on peut croiser toutes sortes de personnes : le directeur d'une société, le jeune en quête de repères, la mère de famille, tout le monde s'y retrouve. Cependant, durant ces moments de pratique sportive, nos différences tombent », souligne-t-il. M. Ndiaye a également porté la voix de tous ces jeunes qui ont choisi la boxe par passion et vocation. « Nous rencontrons de nombreux jeunes qui viennent à la boxe non seulement par passion, mais aussi pour en faire un métier, un véritable moteur de réussite. Nous essayons de contribuer à leur succès, mais il faut reconnaître que notre soutien a ses limites. C’est là que l’intervention des politiques doit se faire sentir », plaide Assane Alfred Ndiaye. Il ajoute : « Les jeunes ont beaucoup de volonté ; si on les pousse, ils peuvent s'en sortir. La boxe est un sport que l'on pratique par choix, car personne n'aime prendre des coups. »
La soirée s'est clôturée par la diffusion du documentaire « XXI – Le sport des solutions », réalisé par David Blough.