Publié le 9 Aug 2024 - 10:14
JO PARIS-2024  

Le Sénégal rentre bredouille

 

Fin des JO Paris-2024 pour le Sénégal, avec l’élimination de sa dernière représentante, Combé Seck, au canoë sprint 200 m, hier. Les athlètes sénégalais rentrent ainsi bredouilles de leur campagne olympique, avec également des bilans mitigés.

 

Fin de parcours pour la délégation sénégalaise aux JO Paris-2024. La dernière représentante du pays, Combé Seck, est rentrée à son tour dans les rangs. La porte-drapeau du Sénégal a été éliminée dès les quarts de finale, hier, au canoë sprint 200 m. Après une première sortie de 54 s 76 au tour éliminatoires, Combé a amélioré son chrono avec un temps de 53 s 82. Malheureusement, ce résultat est insuffisant pour la hisser en demi-finales. Car ayant terminé septième, bien loin des deux premières places qualificatives.

Sur un effectif de 11 athlètes engagés dans sept disciplines, tous sont passés à la trappe.

Athlétisme : des satisfécits

L’athlétisme a été le sport le mieux représenté dans la délégation sénégalaise à Paris. La première discipline olympique avait aligné trois athlètes, dont Louis François Mendy, spécialiste du 110 m haies. Le hurdler sénégalais était très attendu, au vu de sa marge de progression depuis quelque temps. Champion d’Afrique, vainqueur des Jeux africains et recordman national (13’’18) de la distance, le pensionnaire du Centre africain de développement de l’athlétisme de Dakar a marqué son empreinte d’entrée en remportant la course dans la série 2 en 13’’31. Il se qualifie ainsi logiquement en demi-finale.

Avec cette entrée en matière remarquable, Mendy pouvait espérer atteindre son objectif de disputer la première finale de sa carrière aux JO, en deux participations. Seulement, la barre a été placée très haut par des concurrents redoutables comme le Jamaïcain Rasheed Broadbell (13’21) et l’Américain Freddie Crittenden (13’23), qui ont arraché les deux premières places qualificatives en finale. Louis François a échoué à la troisième place.

Déçu de son élimination, il évoque son ‘’rêve brisé’’ et réclame ‘’plus de considération’’.

Son compatriote, Cheikh Tidiane Diouf, n’a pas fait mieux en demi-finales du 400 m en terminant 6e place de sa série. Néanmoins, le sprinter sénégalais s’est consolé avec le satisfécit du nouveau record national établi en 14 s 94. Le coureur de 29 ans a effacé des tableaux le record vieux de 56 ans établi par Amadou Gackou (15’01), aux JO de Mexico-1968. Le champion d’Afrique du 400 m est sorti des XXXIIIe Olympiades sur une bonne dynamique qui lui servira sûrement pour les prochaines échéances.

Quant à Saly Sarr, qui s’est présentée au triple saut, elle n’a pas pu dépasser le premier tour. La championne d’Afrique est sortie de la compétition dès sa première apparition en terminant à la 17e place du tableau général en phase de qualification, avec un saut de 13,96 m.

Agée seulement de 21 ans, la sauteuse sénégalaise a une bonne marge de progression.

Canoë-kayak : des regrets

Le canoë-kayak a présenté deux concurrents aux JO-2024. Il s’agit d’Yves Bourhis et Combé Seck, qui a bouclé la boucle du ballet sénégalais à Paris. Pour sa première participation, la spécialiste du canoë sprint 200 m a été éliminée en quarts de finale.

Par contre, Bourhis s’en est bien tiré lors de sa première apparition au concours de canoé-kayak slalom. Après un premier passage assez difficile, avec un chrono de 94’68, le slalomeur a amélioré son temps. Il a réalisé un chrono de 92’14 pour se hisser au 5e rang au classement général qui lui a permis de disputer une place en finale, qu’il a obtenue haut la main. Au dernier acte, le céiste sénégalais a manqué de peu le podium. Le Sénégalais a bouclé sa course au bout de 95’78 et espérait occuper au moins l’une des trois premières places, car faisant partie des trois meilleurs chronos de la finale. Malheureusement pour lui, les juges lui ont infligé une pénalité de 50 secondes, pour ne pas avoir passé la 9e porte du parcours. Cette sanction lui a valu une relégation à la 12e et dernière place et plein de regrets. Cet échec a brisé son élan, car Bourhis n’a pas réussi à reproduire cette performance lors des deux dernières épreuves du canoë-kayak slalom et du kayak cross.

Natation et taekwondo : dur apprentissage

La natation et le taekwondo se sont illustrés par la jeunesse de leurs représentants. Les nageurs sénégalais Oumy Diop et Matthieu Sèye découvraient les Jeux pour la première fois. Parmi les premières à se jeter dans le bain des JO-2024, la spécialiste du 100 m papillon n’a pas créé l’exploit dans le bassin de La Défense Arena. En terminant à la 4e place de sa série, avec un temps de 1’01’82, la championne d’Afrique de 20 ans est positionnée à la 27e place sur 31 alignées au tableau final.

Pour sa part, Matthieu Sèye (22 ans) n’a pas non plus su bousculer la hiérarchie. Le spécialiste du 100 mètres nage libre est sorti de la compétition dès le premier tour en terminant 6e de sa série, avec un temps de 50’84.

Malgré un apprentissage difficile, les deux jeunes nageurs ont un avenir prometteur.

Au taekwondo, Bocar Diop, vice-champion d’Afrique des -58 kg, a vu son rêve olympique interrompu en huitièmes de finale. Face au Serbe Lev Korneev, Diop a perdu le match sur le score de 2-0.

Judo : petit progrès

Seul représentant du judo sénégalais, Mbagnick Ndiaye prenait part à ses deuxièmes olympiades à Paris. Éliminé dès le premier tour à la précédente édition, à Tokyo, au Japon, le colosse sénégalais avait à cœur de faire mieux. Face à Boubacar Mané, le triple champion d’Afrique des +100 kg a réussi à passer le premier tour en battant le Bissau-Guinéen au golden score, dans un duel âprement disputé. Mais il n’ira pas plus loin. Au tour suivant, face au Géorgien Guram Tushishvili, Mbagnick n’a pas tenu longtemps devant le médaillé d’argent à Tokyo-2020, en concédant un ippon au bout seulement de 47 secondes de combat.

En atteignant les 8es de finale, Mbagnick Ndiaye a réalisé sa meilleure performance en deux Olympiades. 

Tennis de table : manque de constance

Quand à Ibrahima Diaw, il a réussi sa première apparition à Paris-2024, face au Népalais Santoo Shrestha. Le pongiste sénégalais a dominé son adversaire de bout en bout en remportant quatre manches à zéro. Il a manqué cependant de constance. Car en 32es de finale face au Hongkongais Chun Ting Wong, il n’a pas su produire la belle prestation du premier match, perdant la partie à la dernière manche (4-3), dans un duel très serré à l’Arena Sud 4 de Paris. Malgré son élimination, Ibrahima Diaw quitte la compétition avec ‘’fierté’’.   ‘’Je suis déçu, par contre je n’ai aucun regret’’.

Escrime : une fin malheureuse

Ndèye Bineta Diongue, en escrime, espérait mieux faire qu’à Tokyo où elle a été éliminée en 32es de finale.  L’escrimeuse sénégalaise de 36 ans a pourtant échoué face à l’Egyptienne Aya Hussein qui s’est imposée à l’issue d’une partie âprement disputée. Après un chassé-croisé dans les deux premières périodes, la Sénégalaise, spécialiste de l’épée, a cédé finalement au dernier acte et a concédé la défaite sur une courte tête (15-14).

À la fin de la partie, son entraineur, Daniel Levavasseur, a annoncé la fin de la carrière de l’escrimeuse, qui, dit-il, va désormais ‘’se consacrer à l’enseignement de l’escrime’’.

LOUIS GEORGES DIATTA

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