Publié le 27 Dec 2023 - 02:43
JOURNÉE NATIONALE DE L'ARTISANAT NON TENUE DEPUIS 9 ANS

Les acteurs veulent ressusciter un ‘’mort-né’’

Simon, initiateur et fervent défenseur du concept ‘’Soloo Fii’’, et les acteurs de l'artisanat prônent le retour et la régularité de la Journée nationale de l'artisanat.

Depuis 2014, le 22 décembre est consacré à la Journée nationale de l'artisanat. Mais dans les faits, on est encore loin du compte. Les acteurs, comme ce vendredi, se réunissent depuis lors pour rappeler l'importance de tenir une telle manifestation au moins tous les deux ans. “Nous attendons du gouvernement, du président de la République une reprise des activités de la Journée nationale de l'artisanat. Tous les acteurs étaient enthousiastes, quand la toute première édition a été lancée en 2014. Mais malheureusement, il n'y a pas eu de suivi après. Depuis lors, neuf années se sont écoulées et ce qui avait éclos pour peut-être redynamiser le monde de l'artisanat, passe aujourd'hui pour un bébé mort-né”, a soutenu le rappeur Simon.
L’artiste d’ajouter : “Aujourd'hui, il est nécessaire de reprendre cette activité. C'est ainsi que nous lançons un appel à la tutelle et au chef de l'État pour mettre les conditions de reprise. Même si cette journée ne se tient pas chaque année, on pourrait l'organiser en bisannuel. Au moment où l'émigration clandestine a repris de plus belle et qu'on parle de chômage, l'artisanat peut être un magnifique levier sur lequel s'appuyer pour régler ces problèmes.”

Dans sa plaidoirie, le rappeur a convié les Sénégalais à soutenir leurs artisans en privilégiant leurs produits par rapport à ceux importés. “Le patriotisme économique n'a besoin d'aucun ministère ni d'aucun président. Nous devons favoriser le consommer local dans tous les secteurs d'activité et dans celui de l'artisanat qui nous a réunis aujourd'hui. Les Sénégalais doivent être, en effet, les premiers ambassadeurs de leurs tailleurs, maroquiniers ou encore bijoutiers, entre autres”.

Dans un autre registre, l'artiste est revenu sur sa “reconversion” qui s'opère depuis quelques années maintenant. “Pendant plus de 20 ans, à travers le rap, j'ai mené des combats à ma façon, en essayant de dénoncer ou d'éduquer, bref, d'être utile à la communauté. Mais je me suis rendu compte que je pouvais servir aussi à autre chose en portant ce genre de combat qui, à mon avis, pourrait être encore plus impactant pour les populations”.

Ce jour anniversaire était décidément un moment de revenir sur les goulots d'étranglement du secteur. Et parmi les domaines encore en souffrance, figure celui de la tannerie, dont la figure de proue reste Senta SA. “Senta SA existe depuis 1996 et elle est l'une des rares tanneries qui existent encore dans la sous-région. Malgré ce monopole du secteur, nos artisans n'en profitent pas toujours. Nous exportons encore beaucoup vers l'étranger. Les Européens et les Asiatiques, notamment, revendent le produit aux acteurs du cuir. C'est ce qui explique aussi parfois que leur coût de production soit élevé”, a soutenu la directrice générale de Senta SA, Oumouhani Bocar Sall.

“Notre souci à Senta SA, explique la directrice générale, c'est qu’on n’a pas toujours les moyens de nos ambitions. Nous sollicitons un accompagnement de l'État, car ça serait bénéfique pour tout le monde avec des milliers d'emplois qui seront créés et un meilleur approvisionnement pour nos artisans, sans oublier que nous pourrions même vendre les produits finis à nos voisins qui ne disposent pas de tannerie. Je pense notamment à la Gambie, au Mali et la Guinée, etc.”.

Mamadou Diop

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