''Éthique et déontologie'' comme armes contre la corruption
Le Centre de formation judiciaire (CFJ) a lancé vendredi ses journées culturelles. La cérémonie d’ouverture, présidée par le directeur de cabinet du ministre de la Justice, le magistrat Malick Lamotte, a été une occasion pour les futurs magistrats et greffiers de débattre de l’éthique et de la déontologie.
''L’éthique et la déontologie judiciaires''. C’est le thème des journées culturelles du Centre de formation judiciaire (CFJ) dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu hier, au Palais de justice Lat Dior. Dans leur communication, les élèves greffiers et magistrats ont insisté sur l’importance de ces deux notions fondamentales pour leur future carrière. ‘’Derrière chaque magistrat se cache un Sénégalais et notre système d’enseignement, la société, les tentations..., tout déteint sur lui’’, selon le directeur du CFJ.
Face à cette influence de la société, Mamadou Diakhaté estime que ''le magistrat doit ériger en règle les grandes valeurs qui constituent le socle d’un État de droit. Lequel est une justice forte, impartiale, indépendante et crédible’’. ‘’C’est une lutte permanente’’, insiste-t-il. Avant d’ajouter que ‘’l’auditeur de justice est un magistrat qui est plein d’illusions et voit une justice saine’’. Mais, se désole-t-il, ‘’dans la vie, il y a des maladresses, des mauvais comportements et des déviances. Ce sont toujours des moments de faiblesse’’. La seule façon d’échapper à ces impairs, selon le directeur du CFJ, ‘’c’est de les éviter et prendre comme référence le CIRE (compétence-intégrité-responsabilité-élégance) qui va permettre aux magistrats de ne pas flancher face aux tentations’’.
Des pièges que les futurs greffiers et magistrats veulent éviter, puisque selon l’auditeur Moustapha Djité, ‘’si le juge ici-bas incarne les valeurs de la ‘’Cire’’, il s’éloignera de la corruption. C’est pourquoi son camarade Boy Ama René Blaise insiste sur le respect de l’éthique et de la déontologie. ‘’Le respect de ces valeurs, par le magistrat, est le seul moyen d’inspirer confiance au justiciable et d’atteindre un État de droit’’, considère-t-il.
Le directeur de cabinet du ministre de la Justice, Malick Lamotte, dira que ‘’la thématique de l’éthique et de la déontologie est au cœur de la formation des futurs magistrats qui vont servir la République du Sénégal’’. Elle constitue une préoccupation pour le gouvernement. ''Les autorités judiciaires, au premier rang le ministre de la Justice, font de l’intégrité et de l’éthique le credo, à travers lequel doit s’appuyer l’action judiciaire pour permettre aux justiciables d’être satisfaits de la qualité de la justice rendue par ses acteurs'', a laissé entendre le Dircab. Parce que, ajoute le magistrat, ''la justice a besoin de confiance pour travailler en toute sérénité''. Et de poursuivre : ''L’éthique et la déontologie constituent la pierre angulaire sur laquelle repose tout ordre de justice pour être accepté par les justiciables''. Parmi ces justiciables, il n’y a pas que les citoyens sénégalais mais également les investisseurs étrangers.
C’est pourquoi, explique M. Lamotte : ‘’Nous travaillons d’arrache-pied pour faire en sorte qu’une justice apaisée et qui inspire confiance puisse continuer à être exercée dans notre pays, aux grands intérêts des investisseurs locaux et internationaux’’. Dans la mesure où, conclut l’ancien président du tribunal régional de Thiès, ‘’l’environnement judiciaire est une condition préalable pour l’investissement’’.
FATOU SY