Jules Diop
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La propagation du coronavirus et ses dégâts collatéraux au Sénégal est une responsabilité partagée, semble dire l’ancien journaliste Souleymane Jules Diop. En effet, dans un texte publié hier, le collaborateur du président Macky Sall rappelle que quand ‘’l'État a voulu faire appliquer les mesures de confinement en décrétant un couvre-feu, des jeunes se sont rebellés et des mouvements de révolte avec des attaques contre les forces de l'ordre ont été notés’’.
De même, se souvient M. Diop, ‘’quand l'État a restreint la liberté de circulation pour circonscrire le périmètre de propagation du virus, des citoyens se sont livrés à un trafic d'un autre genre, pour se déplacer impunément, en essayant d'échapper à la vue des gendarmes’’. Aussi, ‘’quand l'État a demandé la fermeture des lieux de prière pour faire respecter les mesures et protéger les plus vulnérables, des hordes de populations se sont levées, parfois sous l'instigation d'activistes fanatisés, pour exiger leur ouverture’’.
Enfin, ‘’quand le ministre de la Santé a fait valoir les risques de contamination en demandant aux populations d'éviter les déplacements pendant la Tabaski, des prêcheurs, imbus d'on ne sait quelle science, se sont opposés à cette décision en la combattant et en la dénonçant, faisant appel à leur foi en Dieu’’, poursuit Souleymane Jules Diop dans sa note. Il pense ainsi que ‘’c'est collectivement que les Sénégalais portent la responsabilité de ce qui arrive.
L'État a fait tout ce qu'il avait à faire et qui relève de ses missions régaliennes. Nous lui avons opposé notre liberté de culte, notre liberté de mouvement. Des innocents sont en train de mourir, contaminés par des inconscients. Les statistiques sont immuables : à partir de 70 ans, 9 personnes atteintes sur 10 meurent du coronavirus. Quel que soit leur pays, leur région et quel que soit leur Dieu’’, regrette-t-il.