Publié le 22 Aug 2024 - 15:13
KOLDA/ BRANCHEMENTS ÉLECTRIQUES CLANDESTINS

Les populations sous la hantise des risques d’électrocution

 

À Kolda, les branchements clandestins continuent de susciter l'inquiétude, surtout après la mort tragique d'un apprenti soudeur le 15 août dernier. Ces installations anarchiques créent un climat de peur parmi les habitants qui sont quotidiennement exposés à des risques d'électrocution. Ils appellent les autorités administratives et la Senelec à prendre des mesures pour mettre fin à ce phénomène.

 

Des branchements électriques clandestins sont visibles dans plusieurs quartiers, en particulier dans les zones périphériques. En ville, ces branchements en désordre, souvent observés dans les marchés et les ateliers métalliques, posent également problème. De plus, des fils souterrains et aériens, parfois soutenus par des poteaux de fortune, traversent les habitations, de maison en maison.

Bienvenue à Kolda, capitale du Fouladou où ces pratiques sont devenues monnaie courante, créant une insécurité totale pour les populations. Abdoulaye Cissé, membre de la société civile, déplore la situation : ‘’Kolda est devenue une bombe électrique. L’anarchie règne dans les ateliers métalliques, en particulier dans les scieries. Les gens descendent directement des fils à haute tension pour les brancher sur des machines, sans respecter aucune norme de sécurité.’’

La situation est particulièrement préoccupante dans les marchés et les quartiers périphériques. Selon Moudjibourahmane Baldé, également membre de la société civile, ‘’il y a énormément de branchements clandestins à Kolda, ce qui a des conséquences graves sur les vies humaines. Les habitants vivent dans la peur constante d’une électrocution’’. Les autorités administratives et la Senelec sont vivement interpellées pour agir. ‘’Nous invitons le gouverneur de Kolda et la Senelec à envoyer une mission de contrôle pour faire le tour de la ville, entrer dans les maisons et enlever tous les branchements électriques clandestins pour sécuriser la population’’, exhortent les membres de la société civile.

En outre, certains habitants appellent la Senelec et la mairie à organiser des descentes régulières dans les ateliers pour sensibiliser et évaluer les risques afin de trouver des solutions aux branchements électriques illégaux.

Les populations invitées à promouvoir la dénonciation

Pour lutter efficacement contre les branchements électriques clandestins, des citoyens avertis estiment que la seule solution est que les habitants adoptent une culture de la dénonciation. ‘’Pour mettre fin à ce fléau, les populations doivent dénoncer ces comportements irresponsables qui mettent en danger la sécurité de leurs concitoyens’’, souligne Abdoulaye Cissé. La mairie et la Senelec multiplient les efforts pour étendre le réseau électrique dans la commune et contrer les branchements anarchiques.

Birama Guèye, responsable de la communication de la Senelec et délégué régional Pôle Sud, rappelle que les branchements électriques clandestins sont non seulement dangereux, mais ont aussi des répercussions négatives sur la sécurité publique, l'économie et la qualité du service électrique. ‘’Pour éviter ces incidents, la Senelec et ses partenaires ont mis en place des projets de sécurisation des marchés et des installations, qui sont à 50 % d’exécution ainsi que des campagnes de sensibilisation sur les dangers des branchements clandestins’’, explique-t-il. Il ajoute que ces installations illégales, souvent mal réalisées et sans respect des normes de sécurité, peuvent provoquer des courts-circuits et des incendies.

De plus, les personnes qui réalisent ou utilisent ces branchements sont exposées à un risque élevé d'électrocution, comme ce fut le cas du jeune apprenti soudeur de Kolda. ‘’Les branchements clandestins entraînent une surcharge du réseau électrique, provoquant des coupures de courant et des pannes qui affectent l'ensemble des usagers. Ces pratiques illégales dégradent aussi la qualité de l'électricité, causant des fluctuations de tension qui peuvent endommager les appareils électriques’’, conclut Birama Guèye.

 

NFALY MANSALY

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