L’Afrique n’a pas intérêt à adhérer aux Brics Elargis
VOICI POURQUOI.
1 - POSITION DU PROBLEME
Nombre de pays Africains ont déclaré leurs désirs d'adhérer aux BRICS. Qui pourrait leur en vouloir, si l'on sait que le projet se double d'une Banque dotée - de 350 milliards de dollars, Iran, Argentine, Egypte, Ethiopie, Arabie Saoudite et EAU exclus.
Une entrée massive des pays Africains dans les BRICS est-elle une bonne idée ? Les fruits attendus sauront-ils tenir la promesses des fleurs ? Serions-nous en présence de l'archétype achevé de la fausse bonne idée, ou de bien pire encore ? OUI !
2 - EXPLICATIONS
Le monde est engagé dans une phase d'a-croissance durablement ancrée. Enjeux de ce marasme :
1) Le dollar va t-il rester monnaie de réserve mondiale ?
2) La Chine va t-elle mener à bon port son projet monétaire de Yuan adossé à l'or en remplacement du $ ?
3) Les Atlantistes réussiront-ils à contrer les BRICS par une Central Bank Digital Currency (CBDC) Monnaie Numérique Banque Centrale ?
4) La France et L'Europe vont-elles être les perdantes de luxe de ce Conflit entre géants ?
5) L'Afrique est-elle condamnée à rester la "vache laitière" et pourvoyeuse de matières premières des Grands ?
3 - STOP AUX ERREMENTS DE L'AFRIQUE
L'Afrique ne gagnera rien à intégrer les BRICS. Le minimum qu'elle récoltera sera une guerre en bonne et due forme, sur le territoire africain. Surendettement, récession, chômage, surinflation, menaces de chute du dollar, de crash des places boursières et de faillites bancaires en enfilade, ne laisseront pas le choix à la première armée du monde.
Au surplus, ils auront intérêt à engager les "Boys" dans une odyssée martiale punitive contre une Afrique qui les aura exclus des 2/3 des ressources de la planète et, comble de sacrilège, rejeté au profit des BRICS, un conglomérat de pays Communistes Russo-Chinois et Islamistes terroristes aux intérêts des plus divergents.
4 - LIMITES DU YUAN MONNAIE DE RESERVE MONDIALE
Au danger de l'éviction d'une Amérique aux abois, de l'El Dorado africain, s'ajoute celui moins visible mais bien réel, d'un saut sans filet, dans les bras des BRICS. Bien que les produits chinois soient suffisamment prisés dans le monde pour justifier la revendication d'un rôle de devise de réserve mondiale pour sa monnaie, un tel avantage sera tout sauf durable. Les exportateurs connaissent l'effet contra-cyclique de la Rente du Progrès, qui fait que, plus un pays s'enrichit de ses recettes, plus son marché intérieur pâtit de l'inflation, donc, d'une hausse des coûts de production de ses biens exportables et d'une baisse tendancielle de sa compétitivité externe.
En 1944, les USA première économie mondiale, détenteurs de 80% des réserves d'or connues de l'époque, avaient dû tester, à leurs depens, les méfaits de la Rente du Progrès. 15 Août 1971, 25 ans après Bretton Woods, le Président Nixon fut contraint de déclarer le $ inconvertible en or, de peur de voir le rythme de sa conversion en or précipiter la Cessation de ses Paiements.
5 - RESURGENCE DES DEMONS DU PASSÉ
A la fin des années 60, les banques centrales des pays reconstruits considéraient le $, "as good as gold" donc, suffisamment crédible pour servir de monnaie de reserve et de paiements internationaux. Par la suite, toutes collées avec des $ à ne savoir que faire, ils auront savouré le paradoxe d'un délaissement des produits US dû à une offre nationale devenue de meilleure qualité.
Le risque ci-dessus guette une Afrique, éblouie par les lampions d'une Chine atelier du monde mais, de plus en plus au ralenti. Nombre de clignotants avertiraient déjà d'une cession du flambeau de sa compétitivité à des pays d'Afrique, l'Ethiopie en l'occurrence, aux coûts de production plus compétitifs et à la main-d'œuvre aussi industrieuse que disciplinée. De plus en plus, ces "usines de montage" y seraient délocalisées.
6 - UNE ISSUE : UNE MONNAIE AFRICAINE CONTINENTALE
Tiraillée entre les dangers d'un va-tout belliciste des USA sur le sol africain, et les vessies de l'attrait chinois via les BRICS, l'Afrique se doit de trouver sa voie de sortie et de survie. Un tel impératif est catégorique car, les solutions les plus apparentes ne sont que rarement les meilleures. En illustration de cette assertion : la monnaie du pays dont les produits sont les plus exportés n'est pas la plus apte à servir de monnaie internationale et de réserve mondiale - Cf Chine aujourd'hui et USA en 1944 -..
Un monde pacifié exigera durablement que l'entité dont la monnaie est voulue internationale et de réserve mondiale dispose à foison, de ressources minérales et minières désirées par les utilisateurs de celle-ci. La monnaie idéale remplissant ces critères ne saurait être autre qu'Africaine et à spectre Continental. Capable de se prévaloir des 2/3 des ressources minières et minérales de la planète, de plus de 30 millions de km2 dont les 2/3 des terres arables du monde, de 54 pays occupés par une population de 1,4 milliard, dont les 3/4 de moins de 35 ans, une Afrique dotée d'une telle monnaie serait la clé de la relance d'une économie mondiale depuis des lustres, en berne.
7 - REVITALISER L'AFRIQUE PAR SA PROPRE MONNAIE
La nouvelle monnaie Continentale sera le chaînon manquant de la renaissance de l'Afrique. Après le pilier politique qu'est l'Union Africaine, le commercial qu'est la ZLECA, le bancaire qu'est la BAD et le financier qu'est le FAD, une Devise Continentale frappée du sceau de la Souveraineté, sera incontestablement le chaînon à pourvoir de la quintette. Elle le serait d'autant plus sûrement qu'une centralisation des ressources minérales et minières la doperait
Fondée à vendre ses matières à qui elle veut, et à en réclamer le plus juste prix, l'Afrique les aura toutes facturées dans sa monnaie. La totalité des ressources étant désormais vendue en Afrique et non plus sur les places boursières, des devises internationales seraient aussi engrangées en contrepartie de toutes ventes de ressources minières et minérales dans la monnaie Continentale. Aucune spéculation ne sera autorisée sur la monnaie africaine, dans une bourse de la planète, à peine de sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion des pays abritant celles-ci, de la liste des pays autorisés à échanger des matières premières africaines.
8 - MOYENS D'UNE TELLE POLITIQUE D'INDEPENDANCE ?
Pays émergés et émergents seront-ils disposés à accepter l'offre africaine ? OUI. Paradoxe : ni BRICS, ni Atlantistes ne se risqueront à rejeter l'offre de l'Afrique, de peur de voir leur rival du moment l'accepter et, par ce fait, avoir un accès préférentiel aux ressources de l'Afrique.
Sera t-il aisé de créer une Banque Africaine Continentale en charge de l'émission de la nouvelle devise africaine ? OUI, à condition que la Banque Centrale Continentale choisie émette une monnaie "communautaire" et non une monnaie "commune" ou "unique", les trois (3), déclinées par ordre de rigidité croissante. Le format "communautaire", plus souple et plus enclin à favoriser la solidarité entre pays, sera naturellement suggéré à l'Afrique.
9 - L'AFRIQUE, MEMBRE DES BRICS : UNE FAUSSE BONNE IDEE.
Dans le meilleur des cas, la "mariée" BRICS, qui a séduit déjà nombre de pays, finira par tous les intégrer, fût-ce dans le désordre. La fine bouche actuelle ? De circonstances, pour une mariée polyandre qui a la faiblesse de prétendre à des dots importantes ( contrats miniers, concessions de services publics, débouchés, marchés publics...). En fait, l'omniprésence de la main basse étrangère perdura sur l'Afrique, tant que des dettes en yuan remplaceront une ardoises en $. Le surendettement entraînant obligation de produire vers l'extérieur pour apurer ses dettes en devises, l'Afrique s'enferrera dans l'extraversion.
Dans le pire des cas, des pays africains tout heureux d'avoir été "enfin", admis membres des BRICS, seront surpris de voir des terroristes d'un genre nouveau écumer le Continent, des bombes exploser aux quatre coins de l'Afrique, des usines attaquées par des "bandes armées". Coups d'état en enfilade, ethnies en soulevement ou États se déclarant la guerre, les deux camps financés par la même source ... tout y sera. Insécurité et conflits débridés, nous les devrions à des décideurs incapables de lire les trends de la courbe du futur immédiat de l'Afrique et du monde globalisé.