Les explications du ministre Nani Juwara

Le ministre gambien du Pétrole et de l'Énergie, Nani Juwara, a révélé devant les parlementaires de son pays que la principale raison du retard dans le paiement de la dette de la Nawec (National Water and Electricity Company) envers la Senelec (Société nationale d'électricité du Sénégal) était la dépréciation du dollar par rapport au dalasi gambien.
Lors de la session parlementaire de mercredi, il a indiqué que la dette envers la Senelec s'élève à 9,8 milliards F CFA (soit environ 16,1 millions de dollars) et couvre les factures des mois de juin, juillet et août 2024. Le ministre a également précisé que les défis de trésorerie rencontrés par la Nawec, exacerbés par un tarif non rentable et la hausse des devises étrangères, ont contribué à ces retards de paiement à la Senelec.
Le ministre Juwara a expliqué que les dettes dues à la Senelec, tout comme au fournisseur indépendant turc Karpowership, doivent être payées en devises étrangères, ce qui complique la situation financière de la Nawec. Entre janvier et août 2024, la valeur du dollar par rapport au dalasi a fortement alourdi le coût d'achat de l'électricité. "L'augmentation des coûts d'achat d'énergie auprès de la Senelec et de Karpowership est due aux fluctuations des devises", a-t-il déclaré.
En réponse aux inquiétudes des députés, il a ajouté que la Gambienne Nawec avait déjà mis en place un plan de remboursement avec ses deux fournisseurs d'électricité pour honorer ses engagements financiers.
Interrogé sur l'existence d'une clause permettant une renégociation des contrats en cas de fluctuations importantes des devises, le ministre a confirmé qu'aucune disposition de ce type n'avait été prévue. Cette omission, selon certains observateurs, place la Gambie dans une position désavantageuse face à la volatilité des marchés monétaires.
Sur la question d'une éventuelle résiliation des contrats avec la Senelec et le turc Karpowership, le ministre a écarté cette option pour le moment.
Toutefois, il a souligné les efforts en cours pour accroître la capacité de production énergétique locale, en particulier à travers des initiatives dans les énergies renouvelables.
La dette envers la Senelec illustre les défis structurels auxquels fait face la Gambie pour assurer une alimentation énergétique et financièrement viable. Si les initiatives en faveur des énergies renouvelables offrent une lueur d'espoir, elles nécessitent des investissements conséquents et une gestion rigoureuse pour réduire la dépendance envers les fournisseurs étrangers.