La notion de “Ville” dans l’Acte II (modifié) de la décentralisation...
Le débat vicieux et actuellement vicié à souhait par une certaine classe politique et certains nostalgiques de factices d’un autre âge, sur la suppression des « villes » dans la Ville de Dakar ( «ville » de Dakar», « ville » de Pikine, et « ville » de Guédiawaye, Rufisque) et « ville » de Thiès dans la même Ville de Thiès, prend une trajectoire qui risque de saper l’harmonie et la cohésion sociale dans ce pays et ceci par la faute d’un Gouvernement qui communique parfois mal et pas suffisamment.
Dans le cas d’espèce quoi de plus normal que d’informer et argumenter sur toute la supercherie politique qui se cachait derrière ces Supra-structures connues sous le vocable de « villes » qui n’ont d’existence que dans l’imaginaire des politiciens comme officines de placements de clientèle, et non en tant qu’ entités géophysiques, sociologiques ou culturelles, économiquement viables et connues du Citoyen lambda qui pourtant lui garantit des subsides par ses contributions fiscales, souvent sans contrepartie ? Quoi de plus pédagogique que d’informer que ce n’est pas là une réforme isolée mais elle entre dans le cadre d’un vaste chantier de planification stratégique qui englobe à la fois le Plan Directeur National d’Aménagement du Territoire qui faisait encore défaut avec ses conséquences fâcheuses (occupations irrationnelles du Domaine national, inondations répétitives) et la nouvelle dynamique révolutionnaire de restructuration de l’espace géographique, économique et social avec la création d’ Agropoles résilients et viables portés par de fortes Métropoles d’affaire ?.
Quoi de plus simple et juste que de partager à large échelle cet important outil qui séduit par sa qualité et sa profondeur? Hélas en lieu et place on gratte une fistule pour non seulement provoquer une fièvre électorale prématurée mais on lance un os à rogner à une certaine presse « jaune » peu professionnelle, paresseuse, peu encline d’aller vers les sources pour fonder une opinion, éclairer et informer juste, mais qui préfère courir derrière des scoops ou qui se complait à tirer à de potentiels mécontents de toutes mesures venant du Gouvernement, des vers du nez.
Ainsi l’amalgame prend la place à la raison, les arguments des militants du statuquo sont aussi spécieux que renversants : l’on trouve à la mesure des victimes désignés, l’on parle de tentative de gommer l’histoire ou le statut de Dakar comme Capitale du Sénégal, de suppression du poste de Maire de Dakar, d’agression contre certaines communautés etc… l’on dévale à cœur joie de politicien des dédalles chaotiques de la culture des spécificités communautaires ou locales, des méandres obscures de l’histoire coloniale, tout cela pour un non évènement comme la création de ces villes l’a été d’ailleurs. A entendre les uns et les autres sur la question, attacher des institutions à des personnes ou certains attributs de la République à des intérêts communautaires, l’on ne peut s’empêcher d’avoir des soucis sur notre bas niveau de culture politique et citoyenne, fondement de l’Etat-Nation
Pourtant il s’agit bien de corriger une « anomalie aménagiste », source d’iniquité territoriale et sociale avant que le « venin » ne monte ailleurs. IL faut supprimer ces Villes virtuelles qui n’ont pad d’existence que de nom et dans l’imaginaire des politiciens et qui ont jusques là servi à entretenir des écuries politiques au grand dam des contribuables qui souffrent d’un manque de cadres de vie, de sécurité, d’entretien de voiries, d’infrastructures scolaires et sanitaires alors que certains de ces espaces, sont des nids bondés de bras cassés payés à ne rien faire. Le drame, malgré la santé financière sans efforts de ces Supra structures, est qu’entre elles et les communes d’arrondissement, personne ne sait qui fait quoi, l’on se renvoie les Responsabilités sociales et sociétales.
Il est donc grand temps d’arrêter ce jeu de cache -cache, de subsidiarité non fonctionnelle sur le dos des citoyens avec ces villes virtuelles, Supra-structures rentières, budgétivores sans territoire réel propre, sans limites géographiques connues des citoyens en retournant au sens premier de ville, comme étant habitat ou Etablissement humain aménagé, à l’architecture homogène et aux infrastructures modernes, offrant des commodités de vie par opposition à l’habitat rural, au village. Dans ce cadre tout Dakar (avec ses banlieues, Pikine, Guédiawaye, Rufisque etc…) est une ville au même titre Fatick, Thiès, Matam, Kédougou, Sédhiou, Touba, Tivaouane et sont d’égale dignité mais avec des statuts différents. Ainsi le recours à une coordination au niveau Départemental d’abord de toutes les communes quels que soient la taille ou le statut ( rural ou urbain) pour une intercommunalité plus efficace et efficiente et une meilleure intégration des politiques publiques nationales, sous la bienveillance de la tutelle, procède de la cohérence, de la pertinence de vue mais surtout d’ une bonne gouvernance territoriale pour mieux faire face aux défis globaux de l’enclavement de l’insécurité, des moyens et de l’ expertise qui plombent le Développement des territoires.
Le grand paradoxe, sinon l’incongruité de la Réforme de 1996 qui visait surtout Dakar, Thiès étant utilisée comme apparat de camouflage, réside dans le fait que l’on a voulu affranchir des collectivités, Pikine, Guédiawaye Rufisque, de l’ancienne tutelle, la communauté urbaine de Dakar, en créant des communes respectives de plein exercice, alors que les populations de ces localités malgré tout continuent à se considérer comme des banlieusards de Dakar, autrement dit le bon sens voudrait que Dakar reste une seule ville avec ses banlieues, une seule mégalopole du plateau à Diamniadio, à l’instar du Cap, du Caire avec un seul Maire de ville, nommé (voir mes arguments sur le Net) ou élu.
Sur le Statut de Capitale du Sénégal, il est bon de rappeler aux nostalgiques que cela relève de la souveraineté de l’Etat et que rien n’exclut que Demain mon patelin Niakhar, puisse candidater pour accueillir la nouvelle capitale du Sénégal, ce qui ne changerait en Rien que les bateaux continuent à accoster au port de Dakar. Aucune décision humaine ne peut changer la vocation d’une ville mais la fonction d’une ville n’est pas acquise définitivement, beaucoup de villes à travers le Monde ont perdu leur fonction de Capitale, comme cela a été le cas avec ST LOUIS du Sénégal. Contrôlons nos passions et réduisons nos aspérités au maximum dans la construction de l’Etat-nation.
Walmaakh Ndiaye,
Observateur politique