Rendre les métiers du cinéma accessibles à tous
Une toute première en Afrique ! Le collectif de cinéma Kourtrajmé, vient d'inaugurer une école de cinéma à Dakar. Cette initiative vise à offrir des formations sur le métier du 7e art de façon gratuite.
Pour le lancement de son école de cinéma à Dakar, Kourtrajmé a élu domicile à l'Espace Trames. Dans ce cadre, des formations aux métiers de scénariste et de réalisateur seront données aux profils qui ont été les plus pertinents, à l'issue des entretiens, ont fait savoir ses initiateurs au cours d’une conférence de presse.
"Nous proposons des formations dans le domaine du cinéma, et le tout gratuitement. Sans limites d'âge et aucun diplôme n'est requis pour être éligible. Nous initions les apprenants à l'écriture de scénarii et à la réalisation", explique le réalisateur français et membre fondateur de Kourtrajmé, Toumani Sangaré.
Ladji Ly, qui a honoré de sa présence ce moment inaugural, a surtout insisté sur le choix porté sur la capitale sénégalaise. "L'école de Dakar est la première en Afrique. Après Paris, Montfermeil et Marseille, nous nous sommes maintenant ouverts au continent africain. Le choix de Dakar peut facilement s'expliquer. D'abord, nous adorons ce pays. Ensuite, le Sénégal est de plus en plus incontournable sur le plan cinématographique. En d'autres termes, les choses bougent énormément à Dakar. Nous avons de plus en plus de contenus souvent pourvus de qualité", commente Ladj Ly.
Selon le réalisateur d'origine malienne, Kourtrajmé compte s'ouvrir à d'autres pays africains. "Kourtrajmé Dakar est une première expérience ; notre objectif sur le long et moyen terme est de multiplier ces écoles sur l'ensemble du continent, pour que le maximum de jeunes Africains puisse profiter de notre offre. Il ne faudrait pas perdre de vue que les formations dans les métiers du 7e art sont coûteuses, donc pas accessibles à tous. En résumé, Kourtrajmé compte casser les codes", soutient-il.
Pour Modibo Diawara, par ailleurs membre du Bureau pédagogique de Kourtrajmé, "une telle initiative augure des lendemains meilleurs pour le cinéma africain, d'une manière générale". Il a aussi apporté des précisions sur les critères de sélection. "Il y a une première rentrée, ouverte ce mardi, qui va se concentrer exclusivement à la profession de scénariste", déclare-t-il. "Nous avions reçu plus de huit cents dossiers de candidatures ; quatorze ont été retenus pour une durée de formation de cinq mois, à l'issue de laquelle chaque élève va proposer une production qui sera visualisée en décembre 2022. Les critères de sélection obéissent notamment à la pertinence, à l'originalité et à la créativité de la candidate ou du candidat. En outre, nous avons respecté la parité avec sept jeunes hommes et sept autres jeunes femmes", affirme l'un des responsables de la section scénario.
En dehors des apprentis scénaristes, celles et ceux qui s'intéressent plus à la réalisation seront aussi servis. Pas plus tard qu’au mois d'avril, la seconde rentrée, destinée aux futurs réalisateurs, sera effective. En dehors de Modibo Diawara, Dialika Sané, auteure des séries ‘’Wara’’ et ‘’Renaissance’’, est aussi membre de l'équipe pédagogique. La scénariste, elle, apprécie l'engouement de ses élèves. "Il y a de l'envie, les bénéficiaires comprennent le métier par l'émotion qu'ils y mettent. Chacun est venu avec son style, son potentiel. Nous sommes là juste pour favoriser l'expression de tout un chacun", a-t-elle indiqué.
ABACAR SY SÈYE