15 à 30% des couples touchés
Pour permettre aux couples de concrétiser leur désir d’enfant et de ne plus vivre sous une double pression, des spécialistes d’horizons et de disciplines divers se sont réunis en 2009 à Lomé (Togo) autour du Groupe inter-africain d’étude, de recherche et d’application sur la Fertilité (GIERAF).
Ce groupe de médecins, qui va tenir, à cet effet, un congrès du 13 au 16 février à Dakar, est parti d’un constat : «Le vécu de l’infertilité est durement ressenti en Afrique avec des conséquences qui sont plus importantes pour la femme. C’est elle qui porte le blâme et la honte d’un couple infertile même si la cause est masculine.» A cet effet, le GIERAF estime que «la confusion entre virilité et fertilité fait que l’annonce d’une infertilité masculine est très perturbante pour l’homme avec une remise en cause du sens de sa vie et une dévalorisation de lui-même. Le plus souvent, l’homme ne s’y attend pas, tous les regards étant toujours tournés vers la femme».
Après trois congrès organisés depuis sa création à Lomé, à Douala (Cameroun) en 2010 et à Cotonou (Bénin) en 2011, le GIERAF espère que la rencontre de Dakar permettra de poser de nouveaux jalons dans la prise en charge du traitement de l’infertilité. Ses experts préconisent une forte vulgarisation de l’Aide médicale à la procréation (AMP) qui n’est proscrite par aucune religion révélée étant donné que «les gamètes sont du couple».
Pour ces médecins, «la prévalence de l’infertilité est plus élevée en Afrique que dans les pays du Nord parce qu’en plus des étiologies classiques, les causes infectieuses y sont plus fréquentes. Le taux d’infertilité en Afrique subsaharienne serait même un des plus élevés au monde. 15 à 30% des couples seraient touchés par ce problème contre 5 à 10% des couples des pays développés».
Les causes partagées entre les deux sexes !
Infertilité. Un couple est dans ce cas «lorsqu'il n’y a pas grossesse après un an de rapports sexuels normaux, réguliers et non protégés. La fertilité du couple dépend de l’aptitude de chacun des deux partenaires à procréer». Selon des études citées par nos sources, les causes de l'infertilité proviennent pour 1/3 de l'homme, pour un autre 1/3 de la femme. «Dans le dernier tiers, la cause est mixte.» Par ailleurs, il est aussi possible avec l’Amp, de remettre en selle des «femmes infectées par le VIH/sida qui ont une fertilité diminuée à partir de 35 ans, et par d’autres facteurs d’infertilité comme la pathologie occlusive tubaire».
Mais s’agissant de l’infertilité féminine de manière générale, les causes sont multiples. Pour ce groupe de médecin, «les étiologies classiques d’infertilité féminine sont : les troubles de l’ovulation et les obstacles mécaniques au niveau de l’appareil génital qui peuvent être les conséquences d’une malformation, d’une chirurgie pelvienne, d’une endométriose et/ou d’une infection». Pour les hommes, «les étiologies masculines sont liées à des troubles de la spermatogenèse, à un obstacle sur les voies excrétrices et/ou à un trouble de l’éjaculation».
Matel BOCOUM
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