Élection présidentielle 2024 au Sénégal
Le président dont je rêve doit être fier et fort comme le lion rouge, vainqueur dont le regard ne contredit pas la marche, dont le cœur ne trahit pas le désir, dont le courage jamais fléchissant ne laisse pas s’échapper les captures de la vue. Il doit être semblable au baobab, utile des feuilles aux racines, et qui offre fruit et ombrage, et parfois se révèle source d’eau fraîche. Il doit être semblable à la mère de famille humble, couchée sur le dos, offrant généreusement ses mamelles à sa progéniture, sans parti pris…
Le président dont je rêve ne se prosterne jamais devant l’or des grandes puissances, ni l’argent des riches, ni la pression des lobbies et influenceurs, mais toujours devant les souffrances de son peuple ou pour se réjouir de la candeur des tout-petits ou s’émouvoir de l’innocence des simples d'esprit. Il est une oreille qui écoute et entend les plaintes de son peuple, un œil qui regarde et voit les conditions de vie des plus pauvres, une épaule fraternelle et disponible, une bouche qui console, qui dit la sagesse, qui dit la vérité, un pied alerte ne craignant pas la poussière des routes, une main qui butine, burine et transforme le monde…
Le président dont je rêve ne dénigre pas, ne polémique pas, n’accuse pas gratuitement, il réfléchit, il médite, il prie. Il ne jette pas des pierres, il sème les graines de l’espoir, il ensemence les poitrines de vertus, il travaille, travaille et travaille. Et éclosent, poussent et fleurissent les infrastructures, et s’épanouissent les hommes, et se distribue le bien être, se démocratise la joie de vivre.
Car l’humain est au cœur de sa préoccupation. L’éducation, la formation, l’emploi, la santé et la sécurité sont ses priorités. L’agriculture, l’élevage et la pêche sont ses urgences. L’artisanat, l’art et la culture le levain de l’émergence dont il est porteur. Le président dont je rêve songe aux hommes qui sont la force du peuple, aux femmes qui en sont la tendresse, aux jeunes qui en sont l’avenir, aux anciens qui en sont la mémoire. Le président dont je rêve sauve les enfants de la rue, les familles de la précarité et débarrasse à jamais ce pays des haillons de l’indignité.
Le président dont je rêve respecte les institutions de la république ainsi que les patrimoines. Il travaille au renforcement du civisme et de la citoyenneté, à l’assainissement des mœurs, à la bonne gouvernance et au raffermissement du processus démocratique, à l’amélioration de la paix civile et sociale ainsi que le bien-être des générations présentes et futures. Il cultive le panafricanisme, l’entente et la solidarité des nations. Il fait se tenir debout le peuple, le réconcilie avec lui-même et le met au travail…
Bref. Je sais, le prochain président ne sera pas tout à fait ressemblant à mon esquisse de portrait, mais je souhaite qu’il s’en rapproche et réussisse son mandat. Je souhaite aussi au président sortant, la force et la bonne inspiration le temps qu’il lui reste de pouvoir.
En attendant, attentif aux battements de cœur de mon peuple, j'écoute et j’observe les candidats en campagne électorale et ceux dits « spoliés » qui se battent pour la reprise du processus.
Dieu veille sur le Sénégal.
Abdou Khadre GAYE